Politique

Nora Bussigny : « J’ai été formée à l’anti-répression contre les forces de l’ordre »

4 min

RÉCIT – La journaliste de Factuel publie jeudi 14 septembre Les nouveaux inquisiteurs, une enquête en immersion d’un an au sein des milieux militants d’extrême gauche. Elle raconte, à la première personne, sa participation comme bénévole à la « Pride Radicale ».

pride radicale
La pride radicale, qui s'est tenue à Paris, entre la place de la Nation et celle de la République, le 19 juin 2023.

La Pride Radicale est la version anticapitaliste de la « Pride », qui se tient depuis de nombreuses années en France. Pour sa deuxième édition, le 19 juin 2022, son organisation recrutait de nombreux militants. J’ai été affectée au « service d’ordre ». Censé veiller au bon déroulement de la manifestation, le service d’ordre proposait plusieurs missions aux personnes engagées, surtout si elles étaient « racisées ». Pour ces militants, « racisé » signifie « être victime de discriminations racistes ». Comme je suis franco-marocaine, j’ai été choisie pour « faire respecter la non-mixité ». Cette non-mixité consiste à interdire l’accès à des endroits du cortège aux personnes blanches, pour laisser les personnes « racisées » devant et, surtout, entre elles.

Durant cette journée de formation, qui s’est déroulée au « Square », 3 passage Saint-Pierre-Amelot, dans le 11e arrondissement de Paris, on m’a enseigné comment, par exemple, me comporter avec des personnes souffrant de handicap, physiques ou psychiatriques, mais surtout comment me comporter face aux forces de l’ordre. Ces dernières sont considérées et présentées comme un véritable danger, dont le seul rôle est de violenter et agresser les manifestants. En ce sens, la formation tenue par l’une des organisatrices de la Pride Radicale fraie avec le complotisme.

Le manuel de formation à l’anti-répression (cf : voir « nos preuves »), distribué durant la Pride Radicale, dit notamment ceci : « En connaissant ses droits, on est en mesure de demander à ce qu’ils soient respectés ou à le notifier à nos allié∙es lorsque cela n’est pas le cas (cela s’appelle des vices de procédure et les faire valoir est très utile pour éviter ou alléger des condamnations) ». L’idée est de penser collectif, même lorsqu’il s’agit de contrer la police.

Sabotage, soutiens de l’ombre et autres stratagèmes

« Si jamais vous tenez à filmer des flics, téléchargez une appli qui s’appelle UPV, pour Urgence Violences Policières, du collectif Urgence notre...

Nos recommandations

s
partagez

Partagez une information avec notre rédaction

Factuel Media. Les faits sont têtus, nous aussi.

Découvrez encore plus

abonnez-vous