Politique

Reconversion de hauts fonctionnaires : des contrôles plus stricts

Frédéric Crotta
5 min
3 effets

ENQUÊTE 2/3 - De plus en plus de hauts fonctionnaires se reconvertissent dans le privé. Selon nos informations, l’Élysée serait agacée par les liens entre plusieurs hauts responsables français et des puissances étrangères.

Parly
Sortie du conseil des ministres le 13 avril 2022.Gabrielle CEZARD/SIPA

aPoliciers, militaires, ambassadeurs ou même ministres… outre Patrick Calvar, qui a choisi les anglo-saxons pour partager son expérience et son carnet d’adresses, les exemples de rapprochement de hauts fonctionnaires avec des pays étrangers se multiplient.

Si les grands flics et les anciens gendarmes sont pour la plupart recrutés par des entreprises françaises, dont beaucoup travaillent à l’international, certains sont de plus en plus sollicités pour rejoindre des groupes étrangers. L’Américain Kroll, un des pionniers de l’intelligence économique, a tenté, parfois avec succès, de s’assurer une collaboration avec des anciens de la direction de la Surveillance du territoire (DST) et, plus récemment, de la DGSI.

D’autres, comme Jacques Lebastard, un ancien de la BRB, ont fait une seconde carrière - en l'occurrence chez McDonald’s. L’un des fleurons de notre armée, le général Pierre de Villiers, a travaillé pour le Boston Consulting Group avant de rendre son tablier. Des ambassadeurs ont également décidé de s’impliquer pour les besoins de sociétés étrangères. Ainsi, Gérard Araud, qui était en poste aux ambassades de France à Washington et Tel Aviv, s’est fait recruter par la société israélienne NSO, éditrice du logiciel espion Pegasus.

La France s’agace

L’État français semble toutefois de plus en plus pointilleux et tente de corriger certains abus. Selon Marianne, le cas Araud aurait fait l’objet « d’importantes vérifications » de la part de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique et d’un signalement pour « intelligence avec une puissance étrangère » auprès de la procureure de Paris.

Jean-Pierre Raffarin, ancien Premier ministre, a lui aussi été rappelé à l’ordre il y a quelques années par la DGSI pour des rapports plus qu’amicaux avec le pouvoir chinois.

Dans cette prise de conscience de probables conflits d’intérêt entre public et privé, le Sénat a joué un rôle non négligeable, en organisant il y a...

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