« Borne out » : vague de départs et climat de tension à Matignon

« Une information va fuiter qui devrait précipiter le départ d’Élisabeth Borne avant les 100 jours*, je vais être bientôt au chômage. » La confidence, lâchée par un conseiller ministériel à Factuel mardi 13 juin, illustre l’atmosphère pesante qui règne actuellement autour de la Première ministre.

Dans des messages WhatsApp que Factuel a pu consulter, sénateurs et collaborateurs parlementaires du groupe Renaissance échangent autour de « départs » qui auraient été annoncés le 6 juin dernier, lors d’une réunion des directeurs de cabinet. « 10 départs à Matignon en simultanée, dir cab, 2 CP (Conseillers Presse, NDLR), à la com et autres », écrit un collaborateur parlementaire à son sénateur dans cet échange. « Le dir cab l’a annoncé hier soir en réunion des dir cab », ajoute-t-il, en référence à Aurélien Rousseau, actuel directeur du cabinet d’Élisabeth Borne, dont le départ début juillet avait fuité dans la presse, avant d’être confirmé le 7 juin par Matignon.

Pour un autre collaborateur parlementaire, lui aussi membre de Renaissance, ces potentiels départs seraient liés à un « burn-out total, à la limite du harcèlement », soupire-t-il. Surnommée par certains « Borne-out », Élisabeth Borne exercerait, selon ces mêmes sources, une pression excessive sur ses collaborateurs.

Contacté par Factuel, Matignon n’a souhaité faire de commentaire, ni sur ces départs ni sur les rumeurs concernant l’avenir d’Élisabeth Borne.

*Les 100 jours d’Élisabeth Borne sont le temps donné à la Première ministre pour « ouvrir ou reprendre trois grands chantiers » durant une période devant servir à « l’apaisement, l'unité, l'ambition et l'action au service de la France ». Rendez-vous est donné au 14 juillet pour « un premier bilan »