Caroline De Haas : immersion dans son « Projet Secret »

« Aujourd’hui, je ne suis pas sûre de vouloir qu’elles (les institutions, NDLR) aient plus de moyens, ça ne règlera pas le problème. Le problème, c’est la Police, la Justice et la façon dont elles dysfonctionnent, détaille d’une voix calme et assurée Caroline De Haas lors de la première réunion confidentielle en ligne réservée aux membres de son « Projet » le 7 décembre 2022. « Je pense que ces institutions n’ont pas été pensées pour réagir aux VSS [Violences Sexistes et Sexuelles]. Si tout le monde se disait : je vais porter plainte, ça ne marcherait pas ».

Fin novembre 2022, sur son compte Instagram, la militante féministe Caroline De Haas invitait ses abonnés les plus motivés à la contacter en privé s’ils étaient désireux de rejoindre son « Projet ». Après une prise de contact, Caroline De Haas proposait de rejoindre un canal Télégram à l’aide d’un lien – ce que nous avons pu faire. Sa volonté est annoncée dès le premier message : « On crée un canal Telegram et on invite toutes les femmes qui pourraient avoir une raison de porter plainte pour de faits violences sexuelles à le rejoindre (en mode bouche à oreille, pas de diffusion sur les réseaux). Quand on arrive à 100.000, on fait un sondage pour une date. Et le jour J, on va toutes porter plainte en même temps » (voir onglet preuves).

Un projet anti-carcéral et anti-police de longue date

Ce projet ne date pas d’hier. Dans une newsletter fictive paru le 28 août 2019 dans le média féministe « les Glorieuses », Caroline De Haas décrit les conséquences que pourraient engendrer 100.000 plaintes déposer en même temps en France dans des commissariats. « Devant tous les commissariats de France, des dizaines de femmes attendaient l’ouverture pour porter plainte contre les hommes qui les avaient insultées, harcelées,...