Enfance

Des enfants handicapés et leur famille d’accueil en souffrance à cause de placements inadaptés

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Face au handicap, l’Aide sociale à l’Enfance se trouve démunie. Par manque de moyens humains, financiers et structurels, certains enfants sont confiés à des familles d’accueil qui ne sont pas toujours bien informées, ni formées.

enfant handicapée
Un enfant handicapé et son accompagnatrice.Canva/Illustration

Avec une quinzaine de minutes de retard, Véronique*, confuse, répond au téléphone : « Excusez-moi, je nettoyais les excréments de Camille*. Elle en a de nouveau étalé partout.» Cette tâche est devenue presque quotidienne pour cette assistante familiale de 46 ans. Depuis 12 ans, et à son domicile, au titre de famille d’accueil, elle s’occupe de Camille, 7 ans et diagnostiquée autiste, et de Tom*, 14 ans, dont « le handicap ne porte pas de nom ». Deux enfants confiés par l’Aide sociale à l’Enfance (ASE) pour lesquels elle a dû se débrouiller quasiment seule et sans formation.

Comme Camille, plus de 25% des enfants sous mesure de protection sont reconnus porteurs de handicap par les Maisons départementales des personnes handicapées (MDPH). Une partie d’entre eux se voit confiée à des familles d’accueil par l’ASE, parfois dans des conditions laborieuses. « Un manque de bienveillance », décrié dans le secteur, déjà constaté en 2015 par le Défenseur des droits, qui déplore aujourd'hui, auprès de Factuel, « la persistance des difficultés ».

Des handicaps édulcorés

Le souhait avait été formulé à son employeur : Véronique ne voulait pas accueillir d’enfant handicapé, rongée par l’appréhension que représente un premier placement. « Dès la première rencontre avec Tom, je me suis pourtant interrogée. Il ne tenait pas sa tête, ne marchait pas, ne parlait pas », raconte l’assistante familiale. « Officiellement, il n’y avait pas de diagnostic, mais les éducateurs spécialisés ne pouvaient pas l’ignorer, ça se voyait. » 

Tom ne s’éveillera jamais comme les autres enfants. Pendant de longues années, l’assistante familiale se bat pour que soit reconnu son handicap : passage au Centre Ressource Autisme, demande de placement en unité localisée pour l'inclusion scolaire (classe ULIS) à l’école et, finalement, suivi en Institut médico-éducatif (IME) de jour.

Véronique considère aujourd’hui avoir été flouée : « Ma demande n’a pas été respectée et l’information était...

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