Écologie

L’Île-de-France n’est pas assez préparée face aux risques d’inondations

Robin Jafflin
8 min
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ENQUÊTE 1/2 – Infrastructures mal protégées, investissements insuffisants... Paris et sa région semblent plus que jamais sous la menace d’une inondation importante, qui pourrait provoquer plusieurs milliards d’euros de dégâts.

lampadaire submergé
Un lampadaire submergé, lors des crues de la Seine, en 2018, à Paris.Pixabay

Paris sous l’eau. Une idée effrayante qui n’a rien d’impossible. Dans un rapport publié en novembre 2022, la Cour des Comptes alerte sur la faiblesse des mesures mises en place pour protéger l’Île-de-France d’une éventuelle montée des eaux, potentiellement aggravée par le dérèglement climatique et l'artificialisation des sols. Un rapport de l’OCDE, publié en 2014, tirait déjà la sonnette d’alarme, évaluant les dégâts directs et indirects d’une crue équivalente à celle de 1910 à 50 milliards d’euros.

Un peu plus d’un siècle après la dernière grande crue de la Seine, la capitale et sa région n’ont pas été de nouveau confrontées à des inondations de cette ampleur. Le fleuve avait atteint 9,10 mètres (8,60 mètres au pont d’Austerlitz). Néanmoins, ce phénomène centennal pourrait très probablement se reproduire dans les années qui viennent, si l’on se base sur la dernière crue de ce type, en 1910.

Un risque insuffisamment pris en compte par les pouvoirs publics

Entre 1920 et 1990, conscients du risque élevé de crue, les pouvoirs publics avaient massivement investi pour sécuriser les zones inondables, notamment par la construction de digues et de grands lacs, pour absorber le surplus d'eau. 30 ans plus tard, il n’en est plus rien, ou presque. En 2013, la région Île-de-France, ses départements et la métropole du Grand Paris n’ont pas renouvelé le « Plan Seine », un projet qui avait pour vocation la protection des infrastructures le long du fleuve. Selon la Cour des comptes, « il n’y a plus de vision globale et de stratégie unifiée du développement durable du fleuve ». Centralisé autour de cette instance, tous les acteurs étaient jusqu’alors coordonnés par une seule et unique entité. Aujourd’hui, il n’existe plus qu’un contrat de plan interrégional entre l’État et les régions (CPIER). Chaque acteur public, la Région, les collectivités et la métropole...

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