Société

La réalité des discriminations anti-asiatiques en France

Robin Jafflin
8 min
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La communauté asiatique française souffre, la plupart du temps, en silence des actes racistes qu’elle subit. Avec le Covid et la hausse des agressions, une conscience collective se forme.

rassemblement liu shaoyao
Un rassemblement en la mémoire de Liu Shaoyao, à Paris, en 2017.CHINE NOUVELLE/SIPA

« La France black, blanc, beur » est devenu au fil du temps le slogan iconique de la lutte anti-raciste en France. Mais qu'en est-il des asiatiques ? On estime pourtant à presque un million le nombre de personnes originaires d’Asie du Sud-Est, de Chine ou d’Asie du Nord en France. Cette communauté fait face à de nombreuses agressions ou propos racistes au quotidien. Leur nombre a d’ailleurs explosé au moment où l’épidémie de covid a touché l’Hexagone.

En France, les statistiques ethniques sont interdites. Seules deux catégories de classification existent, selon l’institut statistique de la Police Nationale : les actes anti-religieux, subdivisés en trois pour chaque religion monothéiste, et les actes racistes, classification qui englobe toutes les agressions commises en raison de l’origine ethnique, sans distinction. Dès lors, il est impossible de chiffrer la proportion d’agressions et actes discriminatoires envers la communauté asiatique. Avant 2020, et la montée des agressions racistes envers la communauté, associées au Covid-19, aucun rapport ne prend réellement la mesure de la situation. D’ailleurs, dans le dernier rapport de la Cour Nationale des Droits de l’Homme (CNDH), qui fait référence en matière d’évaluation du racisme en France, très peu d’éléments traitent des discriminations subies par les Asiatiques en France.

Une souffrance sourde

Une étude sociologique, intitulée « Reactasie », et menée par le CNRS en partenariat avec plusieurs associations de jeunes asiatiques français, dresse néanmoins un constat exhaustif de la situation. Elle tente, par exemple, de comprendre les disparités qui existent en fonction de l’origine ou du milieu social. Certaines nationalités ou origines sont moins touchées par le racisme anti-asiatique que d’autres. La période d’arrivée en France joue également énormément. « Si les discriminations et le racisme peuvent toucher toute personne perçue comme asiatique, les migrants étrangers sont particulièrement vulnérables. Le fait d’être né à l’étranger, de ne pas avoir effectué l’intégralité...

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