Médecine

Les réserves de sang sont en tension partout en France

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Faute de personnel de santé et de structures d’accueil pour les collectes, les réserves de sang sont en situation de tension dans plusieurs départements. Une situation qui s’est intensifiée au cours de l’été. Les autorités sanitaires sont inquiètes.

don du sang
Le jour du don du sang, au Brésil, le 14 juin 2023.FABIO TEIXEIRA/SIPA

« Franchement, ça devient difficile de donner son sang là où je suis, même avec toute la bonne volonté du monde ». Loïc, auxiliaire de vie sociale auprès des personnes âgées, a 26 ans et vit dans un petit village de l’Yonne, situé à une quinzaine de kilomètres d’Auxerre. Depuis qu’il est majeur, il donne son sang au moins deux à trois fois par an. Mais cet été, le jeune homme n’a pas pu le faire. Faute de personnel soignant disponible, la Maison du don du sang d’Auxerre a été contrainte de réduire ses jours d’ouverture au public. « Je travaille à plein temps et je n’ai pas pu me libérer en semaine cet été pour donner mon sang », confie Loïc, déçu.

La structure n’a ouvert ses portes qu’un jour par semaine en juillet, « au lieu de deux journées et deux autres demi-journées par semaine habituellement ». « On manque de médecins pour réaliser les entretiens pré-don, afin de vérifier l’éligibilité du donneur, on espère reprendre un rythme normal en octobre, mais rien n’est sûr », indique à Factuel un responsable de la Maison du don du sang d’Auxerre.

Ces difficultés ne sont pas propres à l’Yonne. Un peu partout sur le territoire français, le manque de personnel soignant (infirmiers, médecins habilités, biologistes) complique la tâche de l’Établissement français du sang (EFS), le seul opérateur civil de la transfusion sanguine autorisé à prélever les quelques 1,5 million (en moyenne) de Français qui donnent bénévolement leur sang chaque année. « Une collecte de sang est un geste médicalisé : il faut qu’un médecin soit présent physiquement, en plus de plusieurs infirmières. On a une problématique de recrutement à ce niveau-là. On constate une vraie dégradation, et cela se ressent dans notre capacité à collecter », analyse Alexandre Tellier, médecin biologiste à l’EFS de Cannes.

« Tout le monde...

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