L’immobilier en France vit sa plus grande crise

Les professionnels du secteur immobilier sont unanimes. Dans la bouche de Julie Douarin, lobbyiste immobilier, et en termes familiers mais sans détour : « C’est la merde. » Il est selon eux urgent d’agir et de mettre en place des mesures pour amortir la chute. Les pontes de l’immobilier multiplient les prises de parole et tentent de se faire entendre dans les médias, particulièrement depuis le lapin posé par le gouvernement lors de leur dernier rendez-vous.

Le 9 mai dernier, le Conseil national de la rénovation logement devait se réunir. La rencontre était très attendue par tous les acteurs du secteur immobilier, qui s’étaient mobilisés pendant plus de 6 mois afin de rendre les conclusions de leurs travaux. Plus de 200 propositions ont été transmises à Olivier Klein, leur ministre de tutelle, parmi lesquelles se trouvent « les mesures d’urgences à déployer » dans un premier temps, puis les pistes de fond pour « travailler dans le temps ». Pourtant, « il nous a plantés la veille », soupire Julie Douarin. Le 8 mai, le ministre fait savoir que le rendez-vous est reporté pour des raisons d’agenda. Le dossier est récupéré par Matignon. La pilule passe mal et les professionnels de l’immobilier le font savoir.

Le ministre du Logement lui-même déplore dans la presse une « bombe sociale » possible pour l’automne. Malgré cela, la prise de conscience se fait lente. Julie Douarin détaille : « Le secteur affronte une crise tous les 7 ans en moyenne. Mais pour mieux saisir celle que l’on traverse, sachez que lors de toutes les crises précédentes, seul un maillon de la chaîne de l’immobilier explosait, avec les conséquences que vous connaissez. Aujourd’hui, tous les maillons sont dans le rouge, tous sont en train d’exploser en même temps. » La crise des subprimes de 2006-2008 paraîtrait donc bien faible à côté de celle en préparation.

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