Samuel Paty

Mickaëlle Paty au Sénat : « Perdre l’école, c’est perdre la guerre »

24 min

EXCLUSIF - Nous publions dans son intégralité le texte de l’audition de la sœur de Samuel Paty, dans le cadre de la commission d’enquête du Sénat sur le signalement et les pressions, menaces et agressions dont les enseignants sont victimes.

Mickaelle paty sénat
La sœur de Samuel Paty, Mickaëlle, est entendue au Sénat, ce mardi 17 octobre, dans le cadre de la commission d’enquête sur le signalement et les pressions, menaces et agressions dont les enseignants sont victimes.Shutterstock/SIPA

Messieurs les Présidents François-Noël Buffet et Laurent Lafon, Mesdames et Messieurs les Sénateurs.

Je viens tout d'abord vous remercier pour l'ouverture de cette mission de contrôle parlementaire dotée des pouvoirs de commission d'enquête, afin de comprendre les failles administratives et politiques qui ont pu concourir à l'assassinat de Samuel Paty, d'analyser les mesures correctives qui en ont découlé et d'en tirer les évidentes recommandations.

En voulant vous écrire ces quelques mots, je me suis retrouvée face à l'angoisse de la page blanche et j'ai compris, qu'en fait, cette angoisse ne vient pas de ce l'on n'ait rien à dire, mais au contraire de ce qu'il y a trop à dire. Je me suis ensuite perdue dans les méandres du politiquement correct, où, à trop mettre les formes, on en oublie le fond.

Il a fallu revenir à l'essentiel, je dirais même aux fondamentaux. Le simple fait qu'un professeur ait pu être décapité pour blasphème en France en 2020, démontre que faille il y a.

Cette enquête, je vous ai demandé de la mener au nom de Samuel Paty, mon frère ; il faut partir du singulier pour comprendre ce qui nous regarde tous. Car partir de « tous » ne nous permettra jamais de comprendre le destin tragique d'un homme, d'un professeur, mon frère, Samuel Paty.

Je viens effectivement vous presser d’investiguer bien au-delà du cercle d'imputabilité défini par la justice. La justice traite le crime en fonction du champ des possibles. Mais la vérité judiciaire ne condamne que ce qui est pénalement répréhensible et néglige la responsabilité politique, celle qui prône le respect des droits fondamentaux, l'ordre républicain et l'intérêt commun. Cette « vérité et réalité » dont je vous parle est celle qui est mise entre guillemets et minimisée par tous ceux qui se retrouveraient face à leur responsabilités s'ils devaient l'affronter sans...

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