Agriculture

On a perdu la trace d’une partie des farines animales

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20 ans après la crise des farines animales, l’UE va les réintroduire peu à peu, en modifiant les normes autour de leurs production et utilisation. Une question reste en suspens : où les farines animales du scandale de la vache folle ont-elles fini ?

troupeau de vaches
Un troupeau de vaches, en France.ALLILI MOURAD/SIPA

Un sujet « trop vieux », qui « n’intéresse plus personne ». En s’intéressant à la question du stockage des farines animales, liées à la crise de la vache folle, Factuel s’est heurté au silence des acteurs publics. Tous ont refusé de s’exprimer, ou reconnu leur ignorance concernant ce dossier délicat, qui a marqué le début du nouveau millénaire. Certaines communes, notamment, ont reconnu ignorer qu’elles avaient, à une époque, accueilli des farines animales. « Il ne serait pas étonnant qu’il reste des lieux de stockage de ces farines animales, mais nous n’avons aucune preuve actuellement. Nous en sommes réduits à considérer qu’elles ont été totalement éliminées », commente Alexandre Geffroy, chargé de recherche en développement durable et responsabilité sociétale à l’Université de Rouen Normandie, et auteur d’une thèse sur la territorialisation de l’action publique dans le cas des farines animales.

De cette crise, les trentenaires actuels, jeunes enfants à l’époque, conservent certainement les images de vaches tremblotantes et essoufflées, diffusées dans les journaux télévisés. La crise de la vache folle cloture le XXe siècle dans toute l’Europe occidentale. L’encéphalite spongiforme bovine (ESB), maladie diagnostiquée pour la première fois en 1986 par le laboratoire vétérinaire du secrétariat d’État britannique de l’Agriculture, est reconnue comme un problème de santé publique en 1996. La contamination est due à la présence de prions, agents infectieux responsables de maladies par dégénérescence du système nerveux, dans les farines animales utilisées pour nourrir le bétail. À partir du 14 novembre 2000, l’utilisation de farines animales pour le bétail est totalement interdite en France, alors même que l’Hexagone en était le principal producteur (plus de 700.000 tonnes en 1994). Les pouvoirs publics doivent urgemment trouver une solution pour les stocker.

Un volume trop important

Le volume extrêmement important de farines animales empêche d’établir une zone de stockage unique. Les risques sanitaires...

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