Punaises de lit : hormis la médiatisation, rien n’a changé

Il y a quelques jours, les urgences d’un centre hospitalier du Pas-de-Calais ont dû fermer leurs portes en catastrophe, suite à l’admission d’un patient infesté de punaises de lit. Un événement qui nous rappelle l’emballement médiatique de cet hiver, qui laissait alors croire que la France entière était devenue le terrain de jeu de ces nuisibles. Selon les chiffres de l’Anses, 11 % des foyers français auraient été infestés par des punaises de lits entre 2017 et 2022. Dans le détail, 32 % l’ont été en 2019, un chiffre colossal, contre 8 % en 2022.

Les punaises de lit avaient pourtant pratiquement disparu du territoire dans les années 50. A l’époque, l'utilisation massive de l’insecticide DDT (Dichlorodiphényltrichloroéthane), en était venue à bout. Le produit est aujourd’hui interdit du fait de son extrême dangerosité. Quarante ans plus tard, l’insecte fait sa réapparition dans les pays développés. En France, les premiers cas se signalent en 1994. Depuis, la punaise de lit poursuit sa progression.

La recrudescence des infestations de punaises de lit s’explique par l’évolution de nos modes de vie de plus en plus nomades, par nos modes de consommation favorisant l’achat de seconde main et par la résistance croissante développée par les populations de punaises aux insecticides, selon le rapport de l’Anses relatif aux punaises de lit.

1.095.000 interventions contre les punaises de lit en 2023

L’année 2023 a marqué un tournant inquiétant. La Chambre Syndicale de Désinfection et Dératisation (CS3D) a recensé en France 1.095.000 interventions pour traiter des infestations de punaises de lit pour l’année 2023. Soit une augmentation de 65% sur deux ans. Selon les prévisions, le nombre de foyers infestés connaîtra une augmentation de l'ordre de 30 à 35% au cours des années à venir. Des chiffres qui font froid dans le dos et qui expliquent l’emballement...