Éducation

Réguler les pratiques numériques des ados : un défi pour les parents ?

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Durant l’adolescence, les amis et camarades de classe ou de loisirs – les « pairs » de l’enfant – prennent une place de plus en plus importante dans sa vie, ce qui vient déstabiliser l’équilibre des relations qu’il entretient avec ses parents. Ces personnes du même âge lui offrent d’autres points de repère et ont une influence croissante sur ses goûts, l’incitent à développer de nouveaux modes de sociabilités, marqueurs d’une émancipation vis-à-vis des parents ainsi qu’une autonomisation culturelle.

Il est difficile pour les parents de contrôler ce que leurs ados regardent sur leurs téléphones mobiles.
Il est difficile pour les parents de contrôler ce que leurs ados regardent sur leurs téléphones mobiles. Shutterstock

Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons. Lire l’article original.


Les produits issus des industries culturelles, composants essentiels des cultures juvéniles, deviennent des signes d’appartenance dont il faut être porteur. Parmi eux, les outils numériques constituent des supports privilégiés de divertissement, de sociabilité, d’informations par lesquels les adolescents se conforment aux attentes du groupe et individualisent leurs pratiques. Pour les jeunes, la chambre devient un espace privilégié pour développer des activités à l’abri du regard des adultes.

Face à ces conduites émancipatrices, les parents s’efforcent d’accompagner les transitions tout en cherchant à garantir la réussite scolaire, l’épanouissement de leurs enfants et l’équilibre familial. Selon la familiarité qu’ils ont avec le numérique, ils sont plus ou moins sensibles ou perméables aux paniques morales autour des « dangers des écrans » circulant dans l’espace public.

Le numérique, outil de connaissance et divertissement

La recherche Idée, opération soutenue par l’État dans le cadre du volet e-FRAN du Programme d’investissement d’avenir, opéré par la Caisse des Dépôts (portant sur un échantillon socialement et géographiquement hétérogène de plus de 800 parents bretons d’élèves de cinquième), indique que 75 % des parents valident l’idée que les messageries, les réseaux sociaux numériques ou les jeux vidéo empêchent leur adolescent de faire des choses plus intéressantes. Environ un tiers considère même qu’ils ont un effet négatif sur son comportement.

En revanche, ils sont plus de 70 % à considérer qu’il est important que leur adolescent puisse avoir accès à Internet quand il fait ses devoirs. Les parents tendent ainsi à opposer un « numérique » légitime comme outil de connaissance à un « numérique » plus abêtissant, voire néfaste, dans ses usages plus spécifiquement juvéniles et souhaitent tous réguler ces pratiques.

Les données de la recherche INEDUC financée par l’Agence nationale de la recherche (ANR) nous ont...

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