Agriculture

Une quarantaine de projets pour contrer l’abattage industriel

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ENQUÊTE 3/3 - Pour sortir du système industriel, certains acteurs de la filière viande s’organisent. Des éleveurs militent pour un abattage à la ferme de leurs bêtes. Quelques projets précurseurs essuient pour le moment les plâtres.

Moutons
Adil Benayache/SIPA

« Quand un éleveur vend son animal aujourd’hui, il n’a aucune idée d’où il va finir, mais il sait comment ça se passe : le transport, le centre de collecte, le parcage, la tuerie… c’est très difficile à vivre pour certains d’entre eux », déplore la vétérinaire Julie Renoux. « On en parle souvent entre nous, mais que faire ? C’est ça la question », s’interrogent des éleveurs soucieux du bien-être de leurs bêtes, traînées sur plusieurs kilomètres, souvent vers l’abattoir Bigard le plus proche.

En quête d’autonomie et de circuits courts, certains ont trouvé la réponse : les abattre directement à la ferme. En 2022, selon les données fournies par le syndicat Confédération paysanne, 40 projets d’abattoirs paysans (dispositifs d’abattage de proximité) étaient réalisés ou en cours de lancement. Parmi les plus connus, celui du Bœuf éthique d’Émilie Jeannin. Un dispositif qui a, depuis, mis la clé sous la porte.

Un abattoir mobile

« Pour moi, ça aurait été parfait ! Le camion passe, la bête est tuée sur son lieu de vie. Pas de stress du transport pour elle, donc une meilleure viande. Pas de pollution supplémentaire. C’est l’idéal ! », nous confie un éleveur de Loire-Atlantique. Rares sont ceux qui ne couvrent pas d’éloges Émilie Jeannin et son dispositif d’abattoir mobile. Dans le milieu bovin, elle est devenue une vedette. Cette agricultrice et éleveuse de charolais installée à Beurizot, en Côte-d’Or, découvre les abattoirs mobiles - sorte d’abattoirs fixes sur roues passant de ferme en ferme - lors d’un voyage en Suède.

L'activité étant très réglementée, tout établissement d’abattage doit être agréé en France. Excepté dans de rares cas, un éleveur ne peut faire abattre ses propres bêtes sur son exploitation, inspections sanitaires et traçabilité obligent. Petite révolution dans le milieu agricole, au mois d’avril 2019, le décret d’application de la loi Egalim ouvre la...

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