Santé Publique France avance dans un communiqué de presse que l'épidémie de grippe de la fin 2022 constitue « l’une des principales hypothèses d’interprétation de cette hausse ».
Santé
Une surmortalité des jeunes en 2022 constatée, mais pas encore expliquée
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Un rapport de l’Insee a diagnostiqué une surmortalité en nette hausse pour l’année 2022, tout particulièrement chez les 15-34 ans, sans que l’on n’en ait d’explication. Une information passée inaperçue, bien qu’elle soulève plusieurs interrogations.
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À quoi est due la surmortalité observée en France chez les jeunes en 2022 ? La question se pose à la lecture d’un rapport publié en juin dernier par l’Insee. Dans la tranche d’âge 15-34 ans, il dénombre 6682 morts, soit « un excédent de 635 décès par rapport à ce qu’on aurait pu attendre sans événement exceptionnel », nous précise Sylvie Le Minez, cheffe des études démographiques de l’Insee et responsable de ce rapport qui fait état d’une surmortalité globale en France supérieur en 2022 par rapport aux deux années précédentes, pourtant davantage marquée par la Covid. Toute cause de décès confondues, on a ainsi dénombré 53.800 morts de plus qu’attendu, contre 48.400 en 2020 et 42.700 en 2021. Les personnes les plus âgées sont, bien évidemment, les premières concernées, et deux causes principales autre que la pandémie sont avancées pour expliquer cette surmortalité : deux épisodes de grippe au début du printemps et en décembre, ainsi que de fortes chaleurs en été. Pas de quoi expliquer, a priori, le surplus de 10% chez les 15-34 ans, la hausse la plus spectaculaire avec « une population qui meurt principalement de causes accidentelles », comme le rappelle le spécialiste de la mortalité Jean-Marie Robine. « Or, l’Insee indique que l’on ne compte qu’une centaine de décès supplémentaires sur la route en 2022 », remarque le démographe. « Cela en laisserait 500 à expliquer ».
Très brièvement abordé à la fin du rapport, ce niveau de mortalité intriguant chez les jeunes est passé inaperçu. La presse n’en a pas fait écho, et a pris acte d’une surmortalité globale supérieure à celle des deux années précédentes en évoquant la grippe, la canicule, ainsi que les conséquences funestes de possibles reports de soins et d’opérations provoqués par la crise Covid. Jean-Marie Robine signale, pour sa part, que l’Insee a utilisé...
Des faits
Un rapport de l’Insee montre une surmortalité hausse pour l’année 2022, notamment dans la tranche d'âge 15-34 ans, sans explication concrète. Ces chiffres, inquiétants, n'ont pas été médiatisés.
Des effets
Des opposants à la vaccination pointent le fait que cette hausse de la mortalité intervient après la campagne de vaccination de la crise Covid. Un attaché de presse de l'INSERM a répondu à Factuel que les membres de l'institut n'étaient « pas en mesure de donner un avis personnel qui ne serait pas étayé par des données factuelles ».