En 2009, Marine Martin, une femme atteinte d’épilepsie qui prend de la Dépakine, un médicament antiépileptique, depuis son enfance, cherche à comprendre les problèmes de santé de son fils, qui soufre de malformations et de troubles neurocomportementaux. Elle découvre sur le site d’un hôpital parisien des informations à l’attention des médecins dans lesquelles un lien entre le traitement antiépileptique, les malformations et l’autisme est établi : « Je découvre que le lien est connu depuis des décennies. Déjà, en 1982, des premières notes partagées entre médecins indiquent des problèmes de malformations. Puis, en 1984, les problèmes neurologiques sont aussi partagés. »
Au cours de ses recherches, la mère de famille découvre également un recours en justice d’une famille française : « En 2007, une famille a attaqué Sanofi (qui commercialise la Dépakine, NDLR), deux ans avant mes premières recherches. Je prends alors la décision de tout abandonner dans ma vie et de me consacrer corps et âme à mettre la vérité en lumière. Ce médicament cause des dégâts sur la santé des enfants à naître. Il faut le dire. » Marine Martin devient lanceuse d’alerte. C’est le début du scandale de la Dépakine. Elle fonde l’association Apesac en 2011, qui a, depuis, pris en charge l’accompagnement de plus de 8000 victimes.
Le parcours du combattant
Dès la création de l’association, Marine Martin multiplie les actions. « À force de travail, j’ai fini par réussir à obtenir la réévaluation du rapport bénéfice-risque du médicament au niveau européen en 2013-2014 avec l’aide des associations anglo-saxonnes, et j’obtiens la mise en place d’un protocole comme pour le roaccutane », raconte-t-elle. Le roaccutane est un traitement antiacnéique dont les effets secondaires sur les fœtus sont très lourds. Les utilisateurs de ce médicament ont par ailleurs pour consigne stricte de ne pas faire d’enfant pendant la prise.
Dans la foulée,...