André Kaspi : « Nikki Haley représente l’intégration telle qu’on peut la rêver »

Factuel. Quel courant incarne Nikki Haley au sein des républicains ?

André KASPI. Nikki Haley a déjà la spécificité d'être une candidate. Une seule femme a, jusqu'à présent, obtenu l'investiture de son parti pour la présidentielle, c'était Hillary Clinton pour les démocrates en 2016. Chez les républicains, il y a déjà eu Sarah Palin, mais qui n'était candidate que pour la vice-présidence. Le message important est que nous avons une républicaine qui essaie de devenir la candidate pour la présidence, et c’est quelque chose de nouveau.

C’est une femme politique qui a un parcours politique étoffé puisqu’elle a été gouverneure de la Caroline du Sud, mais aussi ambassadrice des États-Unis aux Nations Unies sous la présidence de Donald Trump. C'est ainsi une candidature nouvelle d’autant plus qu’elle n’a que 52 ans alors que Trump approche lui les 80 ans et que Biden les déjà dépassés. 

Quels sont ses atouts et ses faiblesses pour la primaire du parti ?

Je pense que son principal atout est de pouvoir être une candidate différente de Donald Trump. Elle est son opposé, tout en étant proche de lui car il l’a nommée aux Nations unies. Elle ne s'attaque pas directement à Trump, tout en cherchant à montrer qu’elle serait une meilleure candidate. Elle sert de candidate de substitution face à l'ancien président, au cas où il ne pourrait pas se présenter. Elle incarne un courant plus moderne et plus jeune.

Elle a également une réflexion tout à fait différente d’un autre rival, qui est le gouverneur de Floride, Ron DeSantis, qui fait du Donald Trump sans être Donald Trump, tout en étant très proche de l'ancien président. Nikki Haley est vraiment une personnalité différente mais qui reste dans le cadre du parti républicain. Elle n’attaque pas directement Donald Trump avec les arguments que pourraient utiliser...