La Russie a-t-elle les moyens économiques de vaincre l’Ukraine en 2024 ?
Dans les années 1980, la stagnation de l’économie prive progressivement l’URSS des moyens de ses ambitions de puissance mondiale. L’échec, acté en 1989, de la guerre menée pendant dix ans pour dominer l’Afghanistan signe le début de la fin de l’URSS, qui se disloque en décembre 1991. La transition brutale vers l’économie de marché se traduit en 1998 par une faillite économique complète, une phase d’hyperinflation, un appauvrissement brutal de la population, la quasi-cessation du versement des salaires des fonctionnaires…
![Guerre en Ukraine](https://images.factuel.media/YjF6WnxCoIP7Q4TtGAStGGR85EY=/3840x0/smart/filters:quality(60):max_bytes(300000)/factuel/2024/03/Capture%20d'%C3%A9cran%202024-03-21%20160320.jpeg)
Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons. Lire l’article original.
Avec la complicité des anciens du KGB, les futurs oligarques en profitent pour s’approprier les ressources du pays, parfois par la violence. En 1999, la Fédération de Russie est menacée d’éclatement par la révolte tchétchène.
Un rétablissement de courte durée au début du XXIᵉ siècle
L’arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine cette même année correspond au début du rétablissement l’économie de la Fédération, qui bénéficie d’une envolée des prix des matières premières. L’indice des prix de l’énergie calculé par la Banque mondiale sur la base de 100 pour la moyenne de l’année 2016 est multiplié par 6 entre 2000 et 2007. Depuis 2008, ces prix fluctuent autour d’une moyenne élevée de 176.
L’économie russe connaît une embellie de 2000 à 2008 : le PIB par habitant de la Russie remonte de 50% du niveau des pays développés en l’an 2000 à 62% en 2008. La crise financière mondiale inverse le mouvement à partir de 2009, et le ratio retombe à 45% en 2022.
La crise de 2008 met un terme à la politique de modernisation de la Russie. Le tandem dirigeant, Poutine-Medvedev, rejette la libéralisation économique et politique de leur pays, responsable selon eux du chaos, et revient à la grande tradition russe autour du triptyque répression, militarisation et rente énergétique.
Au tournant des années 2010, Poutine perçoit les faiblesses du camp occidental : abandon par Obama en 2009 du projet d’installation d’un bouclier antimissile à l’est de l’Europe puis, en 2013, son refus d’intervenir en Syrie quant Bachar Al-Aassad franchit la « ligne rouge » qu’avait tracée le président américain (l’utilisation des armes chimiques). Commence alors pour la Russie une stratégie d’alliances, de soutien aux forces anti-occidentales dans le monde et d’interventions militaires directes dans un...
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