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La Russie face au terrorisme

8 min

En Europe, le massacre perpétré le 22 mars au soir dans une salle de concert de la région de Moscou ne peut que susciter l’horreur. Mais il peut aussi interroger, et même surprendre.

La salle de concert Crocus City Hall
La salle de concert Crocus City Hall (Krasnogorsk, dans la banlieue de Moscou), le 22 mars 2024. Les terroristes ont abattu au moins 133 personnes et mis le feu au bâtiment. AFP

Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons. Lire l’article original.


En Europe, le massacre perpétré le 22 mars au soir dans une salle de concert de la région de Moscou ne peut que susciter l’horreur. Mais il peut aussi interroger, et même surprendre.

D’abord, par le lieu de son déroulement, Krasnogorsk, à quelques kilomètres à peine de Moscou, et par l’ampleur de son bilan, plus de 130 victimes : comment un attentat de masse a-t-il pu être préparé et perpétré dans le centre névralgique d’un État où la place des services de sécurité est si importante ? La revendication par l’organisation État islamique au Khorassan peut, elle aussi, prendre les Européens à contrepied : pourquoi l’EI frapperait-il la Russie alors même que ses cibles privilégiées, lors de son apogée, étaient les démocraties libérales de l’Ouest ? Enfin, les réactions des pouvoirs publics russes – et de la présidence au premier chef – peuvent également susciter un certain étonnement de ce côté-ci du continent : pourquoi faire supposer une complicité de Kiev alors même que la menace islamiste est, en Russie, ancienne, profonde et même antérieure à la crise ukrainienne ?

Notre étonnement ou notre surprise se dissipent si l’on examine en détail l’exposition structurelle de la Russie au terrorisme islamiste et sa doctrine de l’anti-terrorisme. Malheureusement, les meurtres de masse du Crocus City Hall sont un épisode tragique supplémentaire dans la longue histoire de l’affrontement entre la Fédération de Russie et certains réseaux islamistes.

Le terrorisme, ennemi des sociétés ouvertes… et des régimes autoritaires

Depuis le 11 septembre 2001, l’idée s’est profondément enracinée que les terroristes islamistes ont pour cibles principales les démocraties libérales : en elles, ils viseraient tout à la fois des « infidèles » (à l’islam), des « croisés » (autrement dit des colonisateurs invétérés) et des « décadents » (coupables d’un relâchement...

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