Hongrie

Max-Erwann Gastineau : « Viktor Orban attend qu’un grand pays de l’Ouest bascule pour que l’Europe change de l’intérieur »

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ANALYSE - Les Hongrois avaient jusqu’au 10 janvier pour répondre à une grande consultation nationale intitulée Défendre la souveraineté nationale face à Bruxelles. Le spécialiste des relations internationales Max-Erwann Gastineau, auteur aux éditions du Cerf des essais Le Nouveau Procès de l’Est (2019) et L’ère de l’affirmation (2023) revient sur cette consultation et sur la singularité de la Hongrie de Viktor Orban.

Viktor Orban
Viktor Orban Denes Erdos/AP/SIPA

FACTUEL. Pour lancer la campagne pour les élections européennes, le Fidesz, le parti de Viktor Orban, a lancé en ce début d’année une grande consultation nationale aux questions résolument hostiles à l'Union européenne. Quel est l'objectif de cette consultation et quels sont les enjeux de cette élection européenne pour le parti au pouvoir, toujours en conflit avec Bruxelles ?

Max-Erwann GASTINEAU. Ce n’est pas la première fois que Viktor Orban organise ce type de consultation. Ça fait partie de sa stratégie. Victor Orban désigne l’Union européenne comme l’incarnation d’une politique hostile aux intérêts hongrois. Du côté de Bruxelles, on a toujours quelque chose à reprocher à la Hongrie, devenue une sorte de bête noire. In fine, cela sert le discours du dirigeant hongrois, qui se pose en défenseur des intérêts de son pays face à une Europe hostile.

Avec les questions de cette consultation, le parti au pouvoir tente de montrer concrètement aux Hongrois ce que seront les enjeux de la future élection européenne. Cela permet également de dire au pays que si son parti est choisi par les électeurs, il va pouvoir les défendre contre certaines politiques décidées à Bruxelles. Des politiques que l’on retrouve dans les questions et qui sont le plus souvent liées à l’immigration. Pour Viktor Orban, le but est ainsi d’affirmer qu’il est le défenseur de la Hongrie dans une Europe hostile.

Est-ce que Viktor Orban vous apparaît comme plus isolé sur la scène européenne, avec la défaite du Pis en Pologne et la récente élection d'un président anti-populiste en République tchèque ?

La défaite du Pis en Pologne est une très mauvaise nouvelle pour Viktor Orban. Le soutien de ce pays voisin permettait à la Hongrie d’éviter un certain nombre de sanctions comme celles nécessitant le vote à l’unanimité des chefs d’États de l’Union européenne et qui...

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