Iran

Syrie : le jeu d'équilibriste entre la Russie, Israël et l'Iran

Alexandre Aoun
3 min

ENQUÊTE 2/2 – L’équation syrienne est complexe : la Russie, qui est alliée sur le terrain avec les forces syriennes et iraniennes, a également de bonnes relations avec l’État hébreu.

Soldat syrien dans les rues de Damas
Soldat syrien dans les rues de Damas en 2020 Sergei Bobylev/TASS/Sipa USA/SIPA

Cette présence militaire iranienne sur le sol syrien fait face aux raids réguliers de l’aviation israélienne. Cette politique de bombardements en Syrie a été lancée par Benyamin Netanyahou. Depuis l’intervention russe aux côtés des troupes de Bachar Al-Assad en septembre 2015, la Russie est un acteur incontournable aux portes d’Israël. Tel-Aviv s’est donc empressé de s’entendre sur des paramètres sécuritaires. 

Le Premier ministre israélien avait multiplié les déplacements à Moscou pour obtenir des garanties du Kremlin. L’équation syrienne est complexe : la Russie, qui est alliée sur le terrain avec les forces syriennes et iraniennes, a également de bonnes relations avec l’État hébreu. En effet, un accord tacite stipulerait que les Russes ne s’opposeraient pas aux frappes israéliennes contre les forces iraniennes en Syrie. Ayant la maîtrise du ciel syrien, le système de défense antiaérienne russe S-400 n’intercepte pas tous les missiles de l’État hébreu. Tsahal, au moyen d’une campagne militaire de basse intensité, mène ainsi « une guerre entre les guerres » (Milkhama ba milkhamot en hébreu). 

Dans un rôle d’arbitre, pour empêcher une militarisation de la présence iranienne non loin du Golan, Moscou était en 2018 chargé de faire respecter la démilitarisation d’une zone de 85 kilomètres — ligne Bravo — autour du plateau syrien.

Russes et Iraniens ont permis au régime syrien de reprendre près des trois quarts du territoire. Qassem Soleimani, le général des Gardiens de la révolution assassiné par un drone américain en janvier 2020, était allé lui-même à Moscou en août 2015 convaincre Vladimir Poutine d’intervenir militairement pour sauver son allié Bachar Al-Assad. Les deux pays avaient leurs propres agendas sur le terrain, mais la finalité était la même : sauver le régime syrien. Il y avait indubitablement une convergence des luttes sur le terrain militaire. Aujourd’hui, l’Iran et la Russie participent conjointement au processus...

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