Israël

Syrie : les dessous de l’influence iranienne

Alexandre Aoun
4 min

ENQUÊTE 1/2 – Depuis le début du conflit à Gaza, les raids israéliens se sont multipliés sur le sol syrien. L’armée israélienne cible notamment les convois d’armes iraniennes en direction du Hezbollah libanais. Depuis plusieurs années, l’Iran tisse une influence pluridimensionnelle avec l’aval de Damas.

Défilé militaire à Téhéran
Défilé militaire à Téhéran en 2018Ebrahim Noroozi/AP/SIPA

Selon un décompte de l'Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), Israël a mené depuis l’attaque du Hamas du 7 octobre plus de 45 frappes sur le territoire syrien. Le 8 janvier, en début de soirée, l'armée israélienne a annoncé avoir éliminé Hassan Akkacha, un « responsable des tirs de roquettes du Hamas depuis la Syrie vers Israël », dans une opération menée à Beit Jinn, ville située au sud-ouest de la capitale syrienne.

Les autorités israéliennes ne commentent que rarement les frappes en Syrie, mais l’aviation de l’État hébreu cible les casernes, les entrepôts, les convois d’armes iraniennes à destination du Hezbollah libanais et également des cadres de la force Al-Qods, véritable armature de la politique étrangère iranienne au Moyen-Orient. C’est d’ailleurs ce qu’Israël a fait le 25 décembre dernier, en éliminant Razi Moussavi dans le quartier de Sayeda Zeinab, au sud de Damas. Commandant de l’ombre particulièrement actif en Syrie et au Liban, Razi Moussavi était notamment responsable du transfert et du transport d’armes de l’Iran, via l’unité 2250 qu’il dirigeait, vers ces deux pays, ainsi que vers l’Irak, le Yémen et les territoires palestiniens. L’Iranien a joué un rôle crucial dans la livraison de missiles balistiques sol-sol iraniens de classe Fateh au Hezbollah, selon des sources citées par Amwaj. Il était également un proche collaborateur de Qassem Soleimani, chef de la force Al-Qods jusqu’à son assassinat par un drone américain à Bagdad le 2 janvier 2020.

Une myriade de milices

Pour Thierry Coville, chercheur à l’Iris et spécialiste de l’Iran, « sa mort va entraîner certainement une petite période de flottement dans l’appareil sécuritaire iranien, mais il ne faut pas oublier que Téhéran a conçu un système organisé, donc même si une tête tombe, elle sera rapidement remplacée ». En effet, la présence iranienne en Syrie remonte à plusieurs décennies....

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