Immigration

Tunisie : 5 migrants subsahariens nous racontent leur vie

Morgan Fialdes
8 min

TÉMOIGNAGES - Maltraitance, racisme, exploitation sur le marché de l’emploi… Les migrants subsahariens subissent de nombreuses discriminations en Tunisie, dans une indifférence quasi-générale.

migrant subsahara tunisie
Un migrant tenant une pancarte, lors d'un rassemblement à Sfax, le 7 juillet.AP/SIPA

C’est la peur au ventre et la voix hésitante qu’ils se sont confiés à Factuel. Brahima, Amara, Edison, Abubakar et Usman, tous migrants subsahariens résidant en Tunisie, y subissent la violence au quotidien. Coups, exploitation et humiliations rythment la vie de ceux qui ne rêvent que de traverser la Méditerranée et rejoindre l’Europe.

Brahima Doumbia , 33 ans, migrant de côte d’Ivoire : « La violence, c’est tout le temps »

« Pour moi, la violence, c’est tout le temps. Si tu es dans un quartier pauvre, ils (des Tunisiens, NDLR) sortent un couteau et ils volent ton téléphone ou ton argent. Les agressions racistes, il y en a. De toute façon, la plupart du temps, ils te volent quand même. Le problème des agressions racistes, c’est que même quand tu n’as rien fait, ils peuvent te tomber dessus. Quand une personne subsaharienne cause un problème, c’est tous les subsahariens qui sont visés. Il y a des groupes de Tunisiens qui viennent nous frapper avec des armes blanches, des machettes, des bâtons. Ça s’est un peu calmé, mais il y a quelques jours, c’était vraiment violent. Certains sont très agressifs. Ce qui est compliqué, c’est qu’il y a aussi beaucoup de Tunisiens qui sont gentils avec nous. Oui, il y a des racistes, mais ce ne sont pas tous les Tunisiens. Pour les soins, si tu es blessé au cours d’une agression, tu vas devoir te soigner tout seul. L’hôpital d’ici ne va pas te soigner sauf si tu as de l’argent. Si tu es dans une situation urgente, par exemple si tu es une femme enceinte, il y a "Médecins du monde" qui prend en charge les consultations, ça c’est gratuit pour les migrants. Ma femme doit accoucher le 5 août, c’est bientôt. Pour l’accouchement, on veut aller à l’hôpital. Heureusement, on a économisé de quoi payer mais si on n’avait pas d’argent, ils ne nous prendraient pas en charge. »

Amara Onuoha, 33 ans, originaire du Nigeria : « On n’a pas le droit de prendre les transports publics »

« Je vis dans la ville de Médenine avec mon mari et nos deux enfants de 3 ans et de 8 mois. Ici aussi, la vie est compliquée. Par exemple, on n’a pas le droit de prendre les transports publics....

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