Soupçonnant son mari, Tiphaine avait installé des caméras de vidéosurveillance chez elle. Sur les images, transmises aux forces de l’ordre, elle constate que son mari tient son bébé d’une main et un jouet sexuel de l’autre.
Justice
Inceste et sévices sur bébé : un classement sans suite pour l’accusé, malgré des preuves accablantes
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3 effets
Le 15 avril 2022, la mère d’un bébé de 6 mois constate sur les caméras de surveillance placées dans la chambre parentale que son mari serait en train d’agresser sexuellement leur petite fille. Après avoir prévenu les forces de l’ordre et fourni de nombreuses preuves matérielles et scientifiques, le père est contre toute attente remis en liberté et l’affaire classée sans suite par le parquet de Grenoble. Depuis, ce dernier a porté plainte pour non-respect du droit de visite et tient à tout prix à récupérer sa fille, malgré les signalements de la mère et d’associations engagées sur le dossier.

« Je ne laisserai pas ma fille avec son violeur, est-ce qu’on laisserait une femme victime de viol voir son agresseur toutes les deux semaines ? », s’insurge Tiphaine*, d’une voix résolument ferme. Depuis un peu plus d’un an, cette mère de famille se démène face à la justice pour que son bébé n’ait pas à côtoyer son père, après les sévices sexuels qu’il lui aurait fait subir. Pourtant, malgré des éléments recueillis au cours de l’enquête qualifiés de « particulièrement inquiétants », selon les comptes rendus, le procureur de Grenoble a acté, contre toute attente, un classement sans suite de la plainte de Tiphaine*. Soutenue par de nombreuses associations mais aussi par son avocate déterminée à la suivre dans son combat juridique, la mère de famille a accepté de confier à Factuel son témoignage, ainsi que l’entièreté du dossier et les preuves vidéos.
Doutes et personnalité inquiétante
Tous deux approchant de la quarantaine, Tiphaine et Dylan*, respectivement responsable des ressources humaines dans une entreprise d’informatique et plombier dans une société locale, se sont mariés en Isère en 2019 et ont donné naissance deux ans plus tard à Lisa* née en octobre 2021. Avec un premier enfant d’une précédente union, Tiphaine concède être ravie de l’arrivée de ce bébé, alors que leur projet de faire construire une maison non loin de Grenoble avance à grand pas. Plutôt taiseux, Dylan semble nouer des relations troubles voire ambiguës avec son patron mais aussi avec ses « amis virtuels » à qui il envoie du contenu « inquiétant ». « À notre mariage, il n’y avait aucun de ses proches. Il me disait que ses amis n’étaient pas fréquentables. Un jour, j’ai regardé ses conversations sur WhatsApp avec des numéros inconnus et j’ai pété les plombs. Il leur envoyait des vidéos pornographiques très violentes de sodomie et entrecoupait entre chacun de ces contenus des photos de Lisa habillée ! Il m’a dit qu’il n’avait pas fait exprès et se trompait dans les envois mais j’ai commencé à avoir des soupçons », se souvient Tiphaine, encore sous le choc.
Par la suite, Tiphaine se souvient que durant les six premiers mois de Lisa, cette dernière avait des « traces » et « brûlures » au niveau des parties intimes à chaque fois qu’elle se retrouvait seule avec son père. « Je lui ai demandé s’il lui faisait quelque chose, mais il me répondait simplement "non" sans même s’énerver. Sauf que son comportement me paraissait obsessionnel : il voulait sans cesse lui changer sa couche ou lui...
Des faits
Depuis avril 2022, une mère se bat pour protéger son bébé de son mari, qu'elle accuse d'agressions sexuelles. Malgré plusieurs preuves fournies par Tiphaine, dont des vidéos, le parquet de Grenoble a classé l'affaire sans suite.
Des effets
Tiphaine a également remarqué plusieurs marques de sévices sur le corps de sa fille, notamment au niveau des parties génitales. Ces rougeurs ont été constatées par un médecin, qui mentionne que l'hypothèse d'agressions sexuelles ne peut être exclue.
Le Parquet de Grenoble confirme à Factuel que le dossier ne comporte pas assez d'éléments pour engager des poursuites à l'encontre de Dylan. Ce dernier est donc en liberté et a toujours le droit de rendre visite à sa fille, selon la décision du juge des affaires familiales.