Violence dans les campagnes : « La criminalité augmente plus rapidement dans les zones gendarmerie que dans les zones de la police »

FACTUEL. Plusieurs faits divers récents (meurtre de Thomas Perotto à Crépol, viol d’une femme de 75 ans à son domicile en Seine-et-Marne) ont rencontré un écho médiatique très important dans le pays, alimentant l’idée que les campagnes étaient gagnées par une hausse de la violence et de la criminalité. Qu’en est-il réellement ?

Pierre-Marie SÈVE. En 2020, une note du ministère de l’Intérieur révélait que la criminalité, si elle reste bien plus basse dans les campagnes que dans les villes, augmente plus rapidement dans les zones gendarmerie (environ 10.000 habitants et moins) que dans les zones police (principalement les centres-villes urbains). Autrement dit, la dynamique des crimes et délits enregistrés est plus importante dans les campagnes que dans les villes. 

Il faut aussi noter que la criminalité n’est pas la même dans les campagnes qu’en zone urbaine ou périurbaine. Il y a une criminalité bien spécifique dans les campagnes : il peut s’agir de vol de matériel agricole, ou de vol de bovins par exemple. C’est un phénomène qui tend à s’accentuer, en particulier le vol de moutons. Selon le criminologue Xavier Raufer, 40.000 moutons sont volés chaque année en France. Sachant qu’un mouton peut se revendre à plusieurs centaines d’euros, ce n’est pas un fait anodin.

La criminalité de type vols, agressions et cambriolages progresse davantage dans les zones périurbaines, qui sont bien souvent en zone gendarmerie. Pour rappel, la gendarmerie protège 50% de la population et couvre 95% du territoire en termes de superficie.

 Ce que l’on constate le plus souvent, c’est qu’un criminel agissant à la campagne dans une zone isolée aura tendance à commettre plusieurs crimes et plusieurs délits.

La nature de la violence observée dans les zones rurales a-t-elle changé ?

L’aménagement du territoire n’est évidemment pas le même dans les campagnes que dans les villes. Dans...