Immigration

Dans l’Indre, le petit village de Bélâbre se déchire sur la création d’un centre d’accueil de demandeurs d’asile

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La décision du maire d’imposer la création d’un centre d’accueil de demandeurs d’asile sur sa petite commune de Bélâbre suscite une vive opposition depuis plusieurs mois. Une nouvelle manifestation est prévue début février.

Manifestation devant le parvis de la mairie de Bélâbre
Une manifestation organisée par l'association « l’Union Belâbraise », opposée à la création du CADA, devant le parvis de la mairie de Bélâbre@FACTUEL

« Un déni de transparence et une absence totale d’informations ». C’est ainsi que Ludivine Fassiaux, présidente de l’association « l’Union Bélâbraise », désigne les conditions dans lesquelles la création d’un centre d’accueil de demandeurs d’asile (CADA) a été présentée par Laurent Laroche, maire (divers gauche) de Bélâbre, à ses habitants. 

Il y a tout juste un an, le 9 février 2023, ce dernier décide de mettre au vote la vente d’une petite friche industrielle – une ancienne chemiserie désaffectée – à Viltaïs, une association d’éducation populaire centrée sur l’insertion sociale. À terme, le lieu est censé abriter un CADA de 38 demandeurs d’asile dans cette petite commune de 980 habitants, située dans l’Indre. « Cette friche se trouve au fond d’une impasse, sans sécurité, sans possibilité de passage pour les pompiers. Les chambres qui y seront aménagées sont de 7,5 m² pour trois personnes », dénonce Ludivine Fassiaux. La décision du conseil municipal de Bélâbre se fait malgré tout à la quasi-unanimité : 13 voix pour, 2 contre.

Pour une partie des habitants, la pilule ne passe pas. Ludivine Fassiaux, dont l’association compte selon elle 350 membres – l’équivalent d’un tiers de la population du village –, dénonce un « déni de démocratie locale ». « Nous avons appris la nouvelle par le biais de la presse locale. Le maire a avoué que ce projet était en préparation depuis fin 2021. Les habitants n’ont donc été ni informés, ni consultés, ni préparés. Le maire a ensuite refusé de répondre à nos questions et ne s’est pas présenté à des réunions d’information publique sur le sujet. Il a effectué une seule réunion, avec le groupement Viltaïs, en invitant uniquement les présidents d’association et les commerçants. Il a estimé que la population de Bélâbre n’avait pas son mot à dire, ce qui a été...

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