Économie

Des anciens de Geninc dénoncent les pratiques de la « secte » de la vente à domicile

10 min

ENQUÊTE 1/2 - Paiement à la commission, fausses promesses, pressions... Plusieurs personnes ayant travaillé pour Geninc comme vendeurs à domicile indépendants dénoncent les conditions de travail de l’entreprise, qu’ils qualifient même de « secte ».

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Interrogées par Factuel, plusieurs personnes ayant travaillé pour Geninc comme vendeurs à domicile indépendants dénoncent les conditions de travail de l’entreprise, qu’ils qualifient même de « secte ».Capture d'écran Facebook.

En proposant ses services à Geninc, à Lyon, Inès*, 18 ans, ne s’attendait pas à, selon ses mots, « travailler au rabais pour une secte ». En février 2020, la jeune femme, à peine sortie du lycée, recontacte l’une de ses amies qui lui avait proposé un an plus tôt de rejoindre cette entreprise, qui se présente comme une « agence internationale de vente directe » dans plusieurs villes de France et de Belgique. Rapidement, une recruteuse l’appelle, afin de convenir d’un entretien, pour lequel elle est priée de venir « en tenue professionnelle ».


Sur place, elle se retrouve au milieu d’autres candidats dans une salle de réunion, avec présentation PowerPoint de l’entreprise. « Dès le départ, les recruteurs nous vendent du rêve, en disant que c’est une entreprise d’auto-entrepreneurs, qu’ils font des voyages et gagnent beaucoup d’argent », raconte Inès à Factuel. Ce n’est qu’après trois jours de présentation que la jeune femme comprend qu’elle va en réalité devoir faire du porte-à-porte pour une association caritative, sous le statut de vendeur à domicile indépendant (VDI).


Pour la rémunération, la réalité est également bien différente de ce qui avait été annoncé dans un premier temps. Inès sera payée à la commission, c’est-à-dire selon les ventes qu’elle parviendra à réaliser. Après huit mois de travail pour le compte de La Croix-Rouge, payés environ 200 euros par semaine, la jeune femme a fini par claquer la porte de Geninc. « Au début, j’étais satisfaite parce que je performais, mais par la suite ce n’était plus constant, je ne faisais pas de vente donc je n’étais plus payée », explique-t-elle.


La situation d’Inès n’est pas un cas isolé. En septembre, l’influenceuse Orna, qui compte plus de 630.000 abonnés sur TikTok, a publié une vidéo pour dénoncer une « arnaque totale », sans citer nommément Geninc. Une sorte d’omerta se brise alors. Dans...

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