Église

Givors : les vitraux du père Ribes n’ont toujours pas été retirés, une décision « incompréhensible » pour les victimes

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DROIT DE SUITE – Les vitraux signés par Louis Ribes n’ont pas été déposés dans une chapelle désacralisée de Givors. Le prêtre, mort en 1994, est accusé d'actes pédocriminels. Le maire de Givors refuse de prendre seul la responsabilité de la dépose de ces vitraux.

Ville de Givors

« La position du maire est à nos yeux incompréhensible », soupire Danaï Gemet. La fille de Luc Gemet, l’une des victimes du prêtre Louis Ribes, ne parvient toujours pas à déchiffrer la décision du maire de Givors, Mohamed Boudjellaba (EELV). Depuis plusieurs mois, ce dernier refuse de retirer les vitraux réalisés par l’abbé au sein de la chapelle Saint-Martin de Cornas - aujourd’hui désacralisée - de cette petite commune du Rhône, située à quelques kilomètres de Lyon. En janvier 2022 pourtant, Louis Ribes a été reconnu coupable de viols et agressions sexuelles sur mineurs par le diocèse de Lyon.

Décédé en 1994 avant d’avoir pu être jugé pour ses crimes, le père Ribes, surnommé « le Picasso des églises », a réalisé des centaines de tableaux et de vitraux, dont la plupart ont longtemps orné les églises et chapelles du Rhône, notamment. Si la totalité de ses œuvres picturales sont aujourd’hui retirées et remisées, il a fallu un certain temps avant de déposer certains vitraux signés « RIB ». Certaines communes ont d’ores et déjà retiré les vitraux de leurs chapelles. C’est le cas notamment à Dième ou à Sainte-Catherine.

D’autres villes, telles que Caluire, Loire-Sur-Rhône et Charly, devraient suivre. Un premier pas salué par les victimes et leur famille. « J’ai remercié le maire de Sainte-Catherine pour son positionnement d’élu conforme aux lois de la République », confie à Factuel Danaï Gemet. « Le maire est quelqu’un de très catholique, pratiquant. Il nous a expliqué que c’était pour lui une mission que de déposer les vitraux. Il en a parlé à ses administrés. Pour lui, il fallait être ferme sur cette position », poursuit la fille de Luc Gemet, première victime à avoir dénoncé les abus et les violences sexuelles commises par Louis Ribes. Depuis 2022, une cinquantaine de victimes du...

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