Société

La gendarmerie confrontée à de graves problèmes de logement

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ENQUÊTE 1/2 - Menaces d’effondrement, moisissures, isolation d’un autre âge… Une partie de la gendarmerie française souffre de mal-logement. En 2023, des milliers de militaires continuent à vivre dans des habitats indécents.

Gendarmerie
L'entrée de la caserne de gendarmerie de Maisons-AlfortGeoffroy Antoine / FACTUEL

98.155 gendarmes opèrent sur le territoire français et sont contraints, pour la plupart d’entre eux, d’être logés en caserne au cours de leur carrière. C’est le principe du LCNAS, pour Logement Concédé par Nécessité Absolue de Service, une spécificité de la gendarmerie française. Près de 50% de ces bâtiments relèvent du domanial, c’est-à-dire qu’ils sont construits et entretenus par l’État. De très nombreux gendarmes y souffrent de conditions de logement largement en dessous des standards actuels, avec des appartements insalubres qui, pour beaucoup, ne correspondent pas aux normes étatiques d’un logement dit « décent ».

Pour satisfaire à ces conditions, un logement doit répondre à certains critères, comme une étanchéité suffisante aux infiltrations d’air, l’absence de risques sécuritaires ou de menaces pour la santé causés par son état. Les images et témoignages que nous avons recueillis montrent que ces prérequis ne sont pas toujours atteints dans les casernes. Vivement dénoncé par deux grognes respectives, la première en 1989, la deuxième en 2001, le mal-logement en gendarmerie reste une source d’inquiétude majeure pour les militaires. 20 ans plus tard, malgré quelques efforts du ministère de l’Intérieur, la situation perdure. Factuel.media a enquêté et recueilli les témoignages de plusieurs concernés, gendarmes, mais aussi épouses de gendarmes, afin de mettre la lumière sur la face sombre de la plus vieille force militaire française.

L’hiver en caserne, entre froid et humidité : « On a eu une épidémie d’angine »

Au cœur du quartier de la Muette, à Drancy (Seine-Saint-Denis), un enchevêtrement de tours grises surplombe l’horizon. Tristement connu pour avoir abrité un camp d’internement nazi pendant la seconde guerre mondiale, le quartier acceuille désormais trois escadrons de la gendarmerie mobile. La caserne Pichard, rebaptisée « Quartier Camille Mathieu » en 2021, en hommage à Camille Mathieu, gendarme au Camp de Drancy et « Juste » de France, est un vaste ensemble de...

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