Société

Vie en caserne : célibat géographique, surendettement et détresse familiale

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ENQUÊTE 2/2 - La vétusté des logements en gendarmerie concerne également les familles de militaires. Conjoints et enfants subissent tout autant l’insalubrité des appartements de fonction. Le logement en caserne peut mettre la vie de famille à rude épreuve.

Gendarmerie
Un balcon fissuré de caserne de gendarmerieGeoffroy Antoine / FACTUEL

Virginie est épouse de gendarme. Depuis quelques années, elle est responsable régionale de l’AAMFG, l’Association d’Aide aux Membres et Familles de la Gendarmerie. Son rôle est d’écouter et conseiller les conjoints de gendarmes en vue d’améliorer leur qualité de vie. Une mission qu’elle prend très à cœur. « Notre association remonte à la grogne historique de 2001, où les femmes de gendarmes ont commencé à sortir dans la rue. Ce sont d’ailleurs les femmes qui ont été au départ de ce mouvement », rappelle-t-elle.

Après avoir passé une dizaine d’années en caserne avec sa famille, Virginie consacre désormais une grande partie de son temps à recueillir les témoignages d’épouses ou d’enfants de militaires se sentant lésés par les logements qui leur ont été donnés. « Avec l’association, on a visité beaucoup de casernes et, je peux vous l’affirmer, il y a des appartements où l’on ne mettrait même pas un chien. » Champignons du mur au plafond, plaintes effritées par la moisissure… « C’est invraisemblable de laisser des familles vivre dans des endroits de la sorte, je ne suis même pas sûre que ce soit légal ! » Une situation explosive qui rend la cohésion familiale parfois délicate.

En plus de leur quotidien stressant, les gendarmes doivent composer avec les angoisses ou les problèmes de santé que peuvent développer leurs proches. « Quand vous savez que votre femme pleure tous les jours et que vos enfants ont de l’asthme à cause de l’humidité, forcément vous n’êtes pas bien ! », ajoute Virginie. Certaines parties des appartements de fonction sont dans un tel état de délabrement qu’elles commencent à s’effriter, présentant dès lors un risque grave pour les occupants. « Il est arrivé que des familles aient à mettre du ruban et des plots sous un balcon car il n’était pas loin de...

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