Antisémitisme

Laura Blajman-Kadar, rescapée du 7 octobre, réagit à son cyberharcèlement

3 min

ENTRETIEN - Rescapée du pogrom du 7 octobre alors qu’elle participait au festival Supernova dans le sud d’Israël, Laura Blajman-Kadar délivre depuis la sortie de son livre Croire en la vie (Robert Laffont) un message de paix. Pourtant, depuis la parution de son ouvrage, ses interviews déclenchent presque systématiquement un cyberharcèlement à caractère antisémite.

Laura Blajman-Kadar
Laura Blajman-Kadar

Factuel. Votre interview pour le média Konbini  a suscité de nombreux messages à caractère haineux. Comment avez-vous réagi face à ce déferlement ?

Laura BLAJMAN-KADAR. C’était très humain de la part de Konbini d’accepter de mettre mon témoignage en avant comme ils l’ont fait. J’avais anticipé le déferlement de haine car lors de chaque vidéo de médias français c’est le cas, mais je ne m’attendais pas à ce que ce soit à ce point. À chaque fois qu’un média va publier une vidéo de moi, il va y avoir beaucoup de vues, mais également beaucoup de commentaires, et je ne peux pas m’empêcher de les lire… Mais je ne le prends pas personnellement car cela prouve qu’ils n’ont pas regardé la vidéo en entier, ni lu mon livre. Par exemple, comme je souris souvent par gêne, les gens pensent que je ne suis pas traumatisée, mais si ils passaient une journée avec moi, ils verraient dans quel état je suis.

Malgré vos engagements, vous attendiez-vous tout de même à une telle haine à la suite de vos interviews ?

J’étais préparée, j’ai choisi de faire mon livre en français et pas en hébreu car je voulais l’adresser aux français. Je m’attendais à ces réactions, je voulais que les Français qui pensent qu’Israël est un apartheid voient comment je vis en Israël, même si je suis née en France et que j’y ai grandi. Je m'attendais donc à ces réactions, qu’ils n’accepteraient pas tous mon témoignage. Mais je veux espérer que sur cette vidéo de Konbini qui a fait plus de 2 millions de vues, il y ait au moins une dizaine de personnes qui m’aient écoutée et, si ça a pu changer quelque chose dans leur esprit, c’est le principal. Avoir écrit ce livre était une épreuve difficile, j’ai dû me replonger...

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