Guerre Israël-Hamas

Palestiniens de France : « On nous a confisqué une période de deuil »

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TÉMOIGNAGES – Entre peur d’afficher leur soutien à la Palestine, angoisse pour leurs proches à Gaza et sentiment de révolte, plusieurs Palestiniens vivant en France se confient auprès de Factuel dans le contexte de la guerre entre Israël et le Hamas.

manif palestine Marseille
Une manifestation pro-palestinienne, à Marseille, le 28 octobre.SOPA Images/SIPA

Les Palestiniens de France ont peur. Depuis l’attaque du Hamas le 7 octobre, Abeer n’ose plus arborer le keffieh dans les rues de Paris. « Avant, je pouvais porter un signe qui montre que je suis palestinienne et je n’avais jamais de problème. Maintenant, je ne peux plus », confie à Factuel cette informaticienne franco-palestinienne de 55 ans, qui vit à Paris depuis une trentaine d’années. Abeer redoute de se faire agresser par des militants pro-Israël. Cela lui est déjà arrivé, dit-elle, alors qu’elle tenait un drapeau palestinien et portait le keffieh lors de la dernière manifestation du premier mai à Paris.

« Je n’ai plus l’impression d’être en France, j’ai l’impression que c’est un autre pays, déplore-t-elle. Je suis aussi Française et j’ai honte de la position de la France. Il y a un génocide à Gaza et tout ce que la France trouve à faire, c’est interdire tout mouvement de soutien avec le peuple palestinien ». La manifestation en soutien au peuple palestinien du 28 octobre a été interdite en raison des « risques de troubles à l’ordre public ». Le 12 octobre, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin envoyait un télégramme aux préfets pour demander, sur ce motif, l'interdiction de toutes les manifestations pro-Palestine en France. « Les autorités laissent le Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France, NDLR) faire des actions en faveur des victimes israéliennes mais pas les Palestiniens », regrette Abeer, qui dénonce un « deux poids, deux mesures ».

La peur pour les proches

Sa peine est d’autant plus grande qu’elle vit dans l’angoisse permanente des bombardements de l’armée israélienne à Gaza : « Cela s’ajoute à ma douleur quand je vois mon peuple se faire massacrer. J’ai perdu des centaines d’amis à Gaza, qui eux-mêmes ont perdu des membres de leur famille....

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