Écologie

Paris, cancre européen de la prévention du risque d'inondation

Robin Jafflin
5 min
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ENQUÊTE 2/2 – L’Île-de-France et, plus largement, le bassin de la Seine, sont les mauvais élèves de la prévention des risques d'inondation en Europe. Comment l'expliquer ? Quelles seraient les conséquences économiques d’une crue majeure ?

vélo inondé paris
Une rue inondée après de puissants orages, à Paris, en juin 2023.Alexis Jumeau/SIPA

Baisses successives de crédits, manque d’investissements, d’entretien et de vision à long terme... Le bilan dressé par la Cour des comptes concernant les risques d’inondation en Île-de-France n’est pas tendre avec les pouvoirs publics franciliens. Des solutions existent pourtant, en France et à l’étranger, sans pour autant que ces exemples de bonne gestion ne soient appliqués à Paris et sa banlieue. Et de résumer la situation en ces termes : « Un risque majeur d’inondation en Île-de-France dont la gravité est insuffisamment prise en compte par les collectivités locales ».

Comparativement aux autres plans « Grands Fleuves » français, le bassin de la Seine semble être le parent pauvre de la politique de lutte contre les inondations. Ainsi, la Cour des Comptes note, dans un rapport publié en novembre 2022, que la Seine ne captait qu’environ 10% des financements des plans « Grand Fleuves » mis en place pour la période 2007-2013. Sur un budget national de 1.1 milliard d’euros, seuls 120 millions étaient mobilisés pour sécuriser le fleuve, de l’Yonne à la Normandie. Avec le Contrat de Plan Interrégional État-Régions (CPIER) 2015-2020, la Seine passe à 6,5% des budgets. Elle est le seul grand fleuve à perdre des crédits, passant à 85 millions d’euros, alors même que l’enveloppe globale augmente, sur la même période, à 1,3 milliard d’euros.

La Loire et le Rhône sont respectivement dotés à 300 millions et 555 millions d’euros. Le Plan Garonne, sur la période 2007-2013, était, quant à lui, quasiment aussi bien doté que le Plan Seine sur la même période. La Seine est pourtant le bassin le plus densément peuplé, et représente le plus grand apport économique. La seule différence en termes de risques pourrait concerner le risque d’accident nucléaire. Une seule centrale se situe sur les berges de la Seine, contre 4 pour la Loire et le Rhône....

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