Arménie

Général Harutyunyan : « Nous avons beaucoup espéré de la France… »

5 min

ANALYSE - 2023 restera une année noire dans la mémoire des Arméniens, et particulièrement ceux de l’Artsakh. Au terme d’un blocus de plus de 200 jours et d’un nouveau raid, il leur aura fallu fuir leurs terres. Le général Gurgen Ararati Harutyunyan revient sur le plan appliqué par les Azéris.

Général arménien Harutyunyan
Général arménien HarutyunyanFactuel

FACTUEL. Après la guerre de novembre 2020, et le cessez-le-feu, la vie n’est jamais revenue comme avant en Artsakh. Un blocus de plus de 200 jours s’est mis en place dans l’indifférence de la communauté internationale… Pouvez-vous expliquer ce qui s’est passé concrètement ?

Général Gurgen Ararati HARUTYUNYAN. Les autorités azerbaïdjanaises se sont opposées à ce que notre territoire soit ravitaillé avec des prétextes futiles. Elles nous accusaient de profiter des transports de nourriture pour importer des armes. Les militaires azéris ont prétexté aussi qu’il y avait des mines sur les territoires pris par l'Azerbaïdjan pour mettre la pression sur les populations et nous rendre la vie infernale. Les Russes, de leur côté, qui étaient censés être une force de surveillance et d’interposition ont été rapidement dépassés par la situation et bientôt ont eu la tête ailleurs avec la guerre en Ukraine. Ils se sont désintéressés progressivement de cette partie du monde et ont laissé faire les Azerbaïdjanais.

Quel genre de brimades viviez-vous au quotidien et comment arriviez-vous à tenir malgré tout ?

Pour comprendre le blocus, il faut préciser qu’avant, il y avait à peu près 400 véhicules (camions, semi-remorques, estafettes, etc.) qui entraient et livraient chaque jour la population en empruntant le corridor de Latchine. Puis on est tombé rapidement à 15 véhicules par jour pour lesquels les autorités russes fermaient encore les yeux. Les premiers produits qui sont venus à manquer ont été l’huile, le sucre, la farine, le sel, la levure…

Mais les Azéris ont commencé à faire la chasse à tous ceux qui allaient chercher des provisions. Dès que quelqu’un était pris avec des stocks, il était abattu.

Évidemment, un peu de nourriture remontait des campagnes environnantes par des chemins détournés. Nous avions aussi quelques sentiers de forêts que certains empruntaient pour acheminer de la nourriture, dont...

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