Quel avenir pour les 120 000 Arméniens du Haut-Karabagh ?

120 000 habitants du Haut-Karabagh se trouvent privés de vivres, de médicaments et empêchés de circuler librement. Alors que l’actualité internationale s’est concentrée ces dernières semaines, comme chaque année, sur les commémorations du 24 avril, marquant la date du premier génocide du XXème siècle qui a provoqué la mort par déportation et extermination de 1 500 000 Arméniens en 1915 dans l’Empire Ottoman, le devoir de mémoire ne dispense d’agir pour venir en aide aux Arméniens qui, aujourd’hui, au Haut-Karabagh et sur les villes frontières d’Arménie, des bords du Lac Sevan jusqu’à Goris, sont la cible désignée d’une nouvelle tentative épuration ethnique.

Le corridor de Latchine est la seule voie d’accès reliant le Haut-Karabagh à l’Arménie : cet espace est complètement fermé par un checkpoint installé par la partie azérie depuis le 23 avril 2023. Cette nouvelle violation représente un enjeu à la fois militaire, diplomatique et politique. Cette implantation s’inscrit dans la continuité du blocus opéré par l’Azerbaïdjan sur le corridor de Latchine, la seule route reliant l’Arménie et le Haut-Karabagh. Ce dispositif contrevient totalement aux termes de l’accord tripartite de cessez-le-feu entre l’Arménie, l’Azerbaïdjan et la Russie, signé le 10 novembre 2020, pour mettre fin à la guerre des 44 jours au Haut-Karabagh. Les principaux termes de l’accord comprenaient notamment le déploiement de troupes russes de la paix, le long de la ligne de contact, pour superviser le cessez-le-feu et protéger les routes reliant le Haut-Karabagh à l’Arménie, et ce, jusqu’en 2025.

Menaces aux frontières

Ce qui se joue au Haut-Karabagh mais aussi, il faut le dire, en Arménie-même, où 250 km de frontières sont visés, infiltrés et attaqués quotidiennement, c’est une guerre à bas-bruit menée par des états révisionnistes qui au-delà de cette région contestent les frontières-mêmes du pays. Des tirs sont régulièrement rapportés et ont fait déjà...