Pénurie de médicaments : un malaise européen

Les cris de désespoir de nombreux malades, qui ne trouvent pas leurs traitements dans les pharmacies, raisonnent en chœur dans toute l’Europe. Aujourd’hui, dans la plupart des pays de l’Union, censée être la deuxième puissance économique mondiale, soigner une simple otite de son enfant peut parfois devenir un chemin de croix. La pénurie de médicaments essentiels s’étend sur tout le territoire européen. Si le problème a été mis en lumière auprès du public lors de la crise du Covid, les pénuries que nous affrontons depuis n’y trouvent nullement leur origine. Cela fait plus de dix ans maintenant que les professionnels du secteur tirent la sonnette d’alarme.

En 2011, les premières inquiétudes naissent en France auprès des professionnels de santé ce qui amènent, l'annnée suivante, l’Ordre national des pharmaciens a publié ses premières recommandations sur la question. En 2018, l’Académie de pharmacie publie à son tour un rapport dénonciateur et depuis, l’incendie est difficile à éteindre. En 2023, le Sénat ouvre à son tour une commission d’enquête et un rapport est présenté en juillet dernier. Pour les sénateurs, la situation n’a depuis 2011 cessé de s’aggraver. Le nombre de cas de rupture dans les officines a été multiplié par dix entre 2008 et 2017 avant de prendre une dimension incontrôlable à compter de 2018. Une situation que l'on semble retrouver dans de nombreux pays de l'Union européenne selon les conclusions d’un rapport du Groupement pharmaceutique de l’Union européenne.

Anticancéreux, traitements contre les maladies cardiovasculaires, antibiotiques... Tous absents des rayons

200 médicaments sont en pénurie ou sont sur le point de l’être. C’est ce qui ressort d’un travail de fond mené par l’Union européenne en collaboration avec les chefs d’agence du médicament et l’agence européenne du médicament. Cette liste des médicaments critiques, comme l’ont nommée les instances européennes...