Le nombre d’étrangers résidant en France est en hausse constante depuis une vingtaine d’années : 5,3 millions en 2022, contre 4 millions en 2013 et 3,3 millions en 1999.
France
Un rapport de l’Insee passé inaperçu révèle la forte augmentation d’immigrés en France depuis 15 ans
7 min
3 effets
Les chiffres de l’immigration, actualisés et communiqués en toute discrétion par l’Insee en juin dernier, permettent de dresser un état des lieux plus précis de ce que représentent les immigrés dans la population française. En l’espace de 15 ans, le pourcentage d’étrangers en France a incontestablement augmenté.

Près d’un quart de la population totale. C’est ce que représente, pour l’année 2020-2021 – date du dernier recensement effectué –, le pourcentage d’immigrés en situation légale dans 3 départements français : le Val-de-Marne (22,7%), le Val-d’Oise (21,1%) et le département de Paris (20,1%). Dans deux autres, cette part confine au tiers de la population totale : 31,6% pour la Seine-Saint-Denis, 28,1% pour la Guyane. En Seine-Saint-Denis, les deux villes totalisant la plus forte part d’immigrés sont Aubervilliers (46,3%) et La Courneuve (45,6 %). Près de la moitié de la population totale de ces deux villes est donc composée de personnes nées à l’étranger. Et il ne s’agit que de la population immigrée recensée, la part de clandestins n’étant pas prise en compte par l’Insee.
L'Essonne est, quant à lui, le département ayant connu la plus forte augmentation du nombre d’immigrés : entre 2006 et 2021, la part de la population immigrée recensée est passée de 12,9% de la population à 17,6%, soit un différentiel de 4,7 points en l’espace de 15 ans. Suivent le Val d’Oise, la Seine-Saint-Denis et les Yvelines, dont la progression se fait respectivement à hauteur de 4,5, 4,3, 4,1 et 4,1 points.
Le 27 juin dernier, et comme chaque année depuis 2006, l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) a produit une étude détaillée sur le nombre d’étrangers en France, ainsi que sur « la situation quant à l’immigration ». La répartition des données se fait par commune, par département, par région et, bien sûr, au niveau national. « L'Insee communique régulièrement des chiffres sur l'immigration, avec des données provisoires puis définitives avec [deux années de décalage] qui s'accompagnent parfois d'ajustement a posteriori », indique à Factuel l’Observatoire de l’immigration et de la démographie (OID), association loi 1901, dont le but est de « démocratiser l’accès aux statistiques...
Des faits
Les chiffres de l’immigration, actualisés et communiqués discrètement par l’Insee en juin dernier, permettent de dresser un état des lieux plus précis de ce que représentent les immigrés dans la population française. En l’espace de 15 ans, le pourcentage d’étrangers en France a incontestablement augmenté.
Des effets
En Seine-Saint-Denis, 63,2% de la population générale est d’origine étrangère sur deux générations : 31,5% d’immigrés et 31,7% de personnes nées en France d’au moins un parent immigré. Suivent la Guyane (58,1%) puis la plupart des départements franciliens : le Val-d’Oise (46,6%), le Val-de-Marne (41,2%), l’Essonne (39,9%), les Hauts-de-Seine (36,9%), Paris (34,9%) et les Yvelines (33,6%).
Si ces différentes statistiques permettent de dresser un portrait de la composition de la population française, il reste incomplet. Un facteur déterminant échappe à l’étude démographique officielle, le nombre de « sans-papiers » en France. Le contingent de « sans-papiers » ou de « clandestins » est quasiment impossible à définir avec précision.