Affaire Wildenstein : la succession de « Monsieur Daniel », le début de la bataille judiciaire

Quelque temps avant sa mort, Daniel convoque ses deux fils et sa femme à l’hôtel particulier de la rue La Boétie. Derrière l’inestimable bureau ayant appartenu à Louis XV, il adresse à Guy et Alec des paroles aux accents de testament : « Je vous demande de bien vous occuper de Sylvia (sa femme, NDLR). Je veux qu’elle continue à vivre de la même façon qu’aujourd’hui. »

Daniel entre à la clinique Turin à Paris le 11 octobre 2001, il y est opéré le 23 octobre d’une tumeur à l’estomac. « Monsieur Daniel » s’éteint à l’âge de 84 ans, après 10 jours de coma, pendant lesquels Sylvia ne lui lâche pas la main. Une agitation indécente règne dans la pièce voisine, où Alec et Guy s’entretiennent avec des hommes d’affaires et des avocats français, suisses, anglais, américains... Cette mort tant redoutée est annoncée à Sylvia par Guy au téléphone : « Ce n’est pas la peine de monter, ton mari est mort. »

L’enterrement de Daniel a lieu au cimetière du Montparnasse, en petit comité. Il faudra des années à Sylvia pour admettre que les visages fermés de ses beaux-fils n’étaient pas seulement dûs au recueillement de circonstance.

« Je me battrai jusqu’au bout, même quand je ne serai plus là »

La destinée de Sylvia avait tout d’un conte de fée. Née dans les Carpates, en 1933, de parents éditeurs, elle est élevée en Israël. Elle obtient, à 17 ans, son galon de sergent de Tsahal, l’armée israélienne, dont elle commande 12 soldats. Un jour, elle s’envole pour les États-Unis, où elle commence une carrière de mannequin. Elle fait notamment la une de Harper’s Bazar, et se produit à Broadway, dans une comédie musicale. Sylvia devient l’intime de Marilyn Monroe : « Elle était si gentille ! Elle dormait dans ma baignoire. Je lui préparais des club-sandwichs ».

Sylvia est...