Alec Wildenstein s'est marié avec Jocelyn Perrisey, surnomée « catwoman » par la presse people pour ses opérations de chirurgie esthétique. Leur divorce est réputé comme le plus cher de l’histoire. La famille aurait acheté la discrétion de Jocelyn contre plus d’un milliard de dollars.
Art
Affaire Wildenstein : l’empire des plus grands marchands d’art du monde
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RÉCIT 2/5 – Aux collections d'art, les Wildenstein ajoutent petit à petit un patrimoine colossal, entre propriétés somptueuses et chevaux de compétition. Fortune et pouvoir s’accroissent de concert, tandis que la saga familiale, entre mariages, divorces coûteux et inimitiés, prend de l’épaisseur.

Daniel a toujours entretenu une « distance respectueuse » avec le fisc français. Il déclare des revenus ridicules : 2034 euros en 1996, 1888 euros en 1997 et 1592 euros en 1998. Il ne déclare en effet en France que ses indemnités de membre de l’Institut. Aucune trace des revenus tirés de son activité de marchand d’art et de patron d’écurie. Malgré les dires motivés des avocats qui tentent de convaincre le fisc que leur client est résident en Suisse, un examen rapide des notes d’électricité, de téléphone et une enquête de voisinage conduit le Trésor à conclure que l’intéressé est bien imposable en France. Un redressement de 10,5 millions d’euros lui est notifié par l’administration fiscale du gouvernement Jospin, dont les pénalités de mauvaise foi de 3,5 millions d’euros sont ramenées, après transaction, à 738.000 euros.
Pendant deux ans, les fonctionnaires du fisc épluchent les comptes bancaires français et étrangers du milliardaire et déposent des demandes d’entraide judiciaire aux États-Unis, au Royaume-Uni, en Argentine et en Suisse. Ils listent ses biens immobiliers, ses voitures et son personnel de maison. Un inventaire en totale inadéquation avec les déclarations précitées. Pour la seule année 1996, les comptes français de Daniel ont été crédités par des transferts de près de 6 millions d’euros, provenant essentiellement de comptes suisses anonymes.
Outre les tableaux, les Wildenstein possèdent des biens importants aux quatre coins du monde : plusieurs appartements et hôtels particuliers du plus grand standing. Le siège historique de la galerie situé au 19 East 64th Street à Manhattan est construit en 1931, sur la demande de Nathan. Haut de 5 étages, l’immeuble remplace ainsi la première galerie ouverte en 1903 sur la 5e Avenue. Il demande à l’architecte Horace Trumbauer de s’inspirer du pur style parisien de l’hôtel de Wailly de la rue La Boétie...
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Des faits
Le patrimoine de la famille Wildenstein est sans pareil. En plus de sa collection d'art, Daniel Wildenstein a fait l'acquisition de plusieurs propriétés luxueuses et de chevaux de race. Mais, au fil de son enrichissement, la famille se déchire. En plus des querelles familiales et les fantaisies des fils de Daniel, plusieurs mariages et divorces onéreux viennent fragiliser l'empire Wildenstein.
Des effets
En 1979, Guy Wildenstein épouse Kristina Hansson, avec laquelle il a 4 enfants. Il aime le prestige et la bourgeoisie ; le polo est un moyen d'en être. Grâce à l’argent de son père, Daniel, il finance, à la fin des années 70, l’équipe des « Diables bleus », dans laquelle il joue aux côtés du Prince Charles. Le club ne remporte que peu de victoires, à la déception de Daniel.
En 2016, rattrapé par la justice, Guy disperse la structure Wildenstein Stables Ltd. La vente aux enchères des 110 chevaux se déroule chez Goff, en Irlande. La star de la vente est Beauty Parlour, jument héroïne de la Poule d’Essai des Pouliches en 2012. Elle est vendue pour 1,6 million d’euros au milliardaire américain Peter Brant.