Art

Affaire Wildenstein : l’empire des plus grands marchands d’art du monde

12 min
3 effets

RÉCIT 2/5 – Aux collections d'art, les Wildenstein ajoutent petit à petit un patrimoine colossal, entre propriétés somptueuses et chevaux de compétition. Fortune et pouvoir s’accroissent de concert, tandis que la saga familiale prend de l’épaisseur.

alec wildenstein
Alec Wildenstein, à l'hippodrome de Chantilly.ALFRED/SIPA

Daniel a toujours entretenu une « distance respectueuse » avec le fisc français. Il déclare des revenus ridicules : 2034 euros en 1996, 1888 euros en 1997 et 1592 euros en 1998. Il ne déclare en effet en France que ses indemnités de membre de l’Institut. Aucune trace des revenus tirés de son activité de marchand d’art et de patron d’écurie. Malgré les dires motivés des avocats qui tentent de convaincre le fisc que leur client est résident en Suisse, un examen rapide des notes d’électricité, de téléphone et une enquête de voisinage conduit le Trésor à conclure que l’intéressé est bien imposable en France. Un redressement de 10,5 millions d’euros lui est notifié par l’administration fiscale du gouvernement Jospin, dont les pénalités de mauvaise foi de 3,5 millions d’euros sont ramenées, après transaction, à 738.000 euros.

Pendant deux ans, les fonctionnaires du fisc épluchent les comptes bancaires français et étrangers du milliardaire et déposent des demandes d’entraide judiciaire aux États-Unis, au Royaume-Uni, en Argentine et en Suisse. Ils listent ses biens immobiliers, ses voitures et son personnel de maison. Un inventaire en totale inadéquation avec les déclarations précitées. Pour la seule année 1996, les comptes français de Daniel ont été crédités par des transferts de près de 6 millions d’euros, provenant essentiellement de comptes suisses anonymes.

Outre les tableaux, les Wildenstein possèdent des biens importants aux quatre coins du monde : plusieurs appartements et hôtels particuliers du plus grand standing. Le siège historique de la galerie situé au 19 East 64th Street à Manhattan est construit en 1931, sur la demande de Nathan. Haut de 5 étages, l’immeuble remplace ainsi la première galerie ouverte en 1903 sur la 5e Avenue. Il demande à l’architecte Horace Trumbauer de s’inspirer du pur style parisien de l’hôtel de Wailly de la rue La Boétie...

Nos recommandations

s
partagez

Partagez une information avec notre rédaction

Factuel Media. Les faits sont têtus, nous aussi.

Découvrez encore plus

abonnez-vous