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« L'assiégé » : Renaud Dély consacre un ouvrage à Dominique Venner
Sous le titre L’assiégé, le journaliste Renaud Dély, qui suivit longtemps le Front national pour le quotidien Libération, a publié début Janvier 2024 chez Jean-Claude Lattès un ouvrage consacré à Dominique Venner, présenté dès le sous-titre comme « le gourou de l’extrême-droite ». De quoi susciter la curiosité des lecteurs potentiels qui voient continuer la percée du Rassemblement national et défiler sur les écrans des chaînes d’infos comme dans les journaux les annonces de dissolution de groupes d’ultra-droite.
![Dominique Venner](https://images.factuel.media/gT8DxQ2ngzEbxgAw-MMsA2ZbJ4c=/3840x0/smart/filters:quality(60):max_bytes(300000)/factuel/2024/01/9782709672542_1_75.jpeg)
Dominique Venner (1935-2013) est peu connu du grand public, sauf des amateurs de chasse et d’armes, sujets auxquels il consacra des livres de référence. Ce sont les circonstances de sa mort volontaire qui l’ont fait sortir de la confidentialité du milieu nationaliste : il s’est suicidé devant le maître-autel de la cathédrale Notre-Dame de Paris le 21 mai 2013, dans une sorte de sacrifice destiné, selon lui, à réveiller la conscience des européens dont la civilisation serait menacée par le mondialisme et l’immigration. La sortie de l’Histoire de notre continent et l’avènement de la société multiculturelle le minaient. Il pensait que son geste pourrait déclencher un sursaut. Qu’en est-il vraiment ?
Dix ans après sa mort, la pensée de Venner perdure dans l’action de l’Institut Iliade qui est le fruit posthume de sa volonté. Il est une figure de référence, voire un « maître à penser » dans les milieux identitaires sensibles à son idée d’une Europe au substrat ethnique indo-européen ayant perdu sa suprématie (il appelait cela le « grand effacement ») et changée dans sa substance par le « grand remplacement ». Toutefois sa personnalité et son oeuvre restent inconnus en dehors d’une étroite sphère de militants. Etroite car l’homme et ses idées étaient clivants. Trop païen pour les cathos tradis, trop intellectuel pour les petits cerveaux néo-fascistes. Ainsi, j’ai enregistré un entretien à Radio Courtoisie sous son portrait qui ornait le studio, mais je parie que même au sein de cette rédaction, il ne fait pas l’unanimité.
Dès lors, pourquoi Renaud Dély, bon connaisseur de l’extrême-droite, lui consacre-t-il un livre ? Parce que selon lui, Venner est un idéologue qui pèse, d’autant plus influent qu’il a longtemps vécu caché, quasi-reclus dans la vie monacale (ou spartiate) qu’il s’était imposée dès les années 70 pour quitter l’activisme et faire œuvre de métapolitique, devenant un oracle qu’on venait...
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