Rwanda, 30 ans après

Emmanuel Macron formule une déclaration historique en diffusion sur les réseaux sociaux : « La France aurait pu arrêter ce génocide » avec ses alliés mais « n’en a pas eu la volonté ».

L’historien, spécialiste des génocides, Vincent Duclert [1], souligne le courage et la lucidité du Président français, à l’occasion de la conférence annuelle Raphaël Lemkin, qui s’est tenue sur le sujet, à Montpellier, ce 5 avril 2024, à Montpellier : « Aucun de ses prédécesseurs n’avait voulu reconnaître et dire la vérité sur les responsabilités, lourdes et accablantes, du pouvoir français, dans le génocide perpétré contre les Tutsi du Rwanda. Cela ouvre d’importantes perspectives de compréhension et de prévention. »

La date du 7 avril correspond au déclenchement de la phase paroxysmique du génocide des Tutsi et démocrates Hutu au Rwanda. Pendant une période de cent jours, d’avril à juin 1994, plus d’un million d’êtres humains ont été atrocement massacrés, dans des circonstances d’une cruauté qui dépassent l’entendement. Le génocide est le résultat d’un long processus génocidaire qui débute dès les années 1960 où émerge déjà un risque de génocide qui s’enracine dans une politique de racialisation artificiellement mise en place par l’administration coloniale.

30 ans après, des historiens, des chercheurs, des associations analysent et archivent tous les documents liés aux massacres à la recherche d’éléments nouveaux sur le processus génocidaire. Kigali entreprend de numériser des milliers d’archives et mandate une ONG pour enregistrer le témoignage des survivants encore en vie, tant qu’il est encore temps. Le gouvernement Rwanda entend aller encore plus loin et prépare la visite virtuelle des 170 sites mémoriaux du pays où reposent les dépouilles des victimes.

Renouveau des connaissances sur le génocide au Rwanda

Une connaissance nouvelle est en train de voir le jour, sur la base des archives dépouillées et analysées par la Commission de recherche sur les archives...