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2024, une année Frankenstein pour l'Espagne

Sergio G. Mondelo

L'année qui s'ouvre sera l'année de toutes les folies idéologiques outre-Pyrénées. Avec ce gouvernement Frankenstein 2, comme l'ont surnommé les éditorialistes, rassemblement autour des socialistes, de toutes les partis minoritaires d'extrême gauche, nationalistes et séparatistes régionaux, jusqu'à la vitrine légale de l'ancien mouvement terrorisme ETA, tous les délires sont attendus. Podium des polémiques qui risquent d'animer les prochaines semaines !

le pantin de Felipe IV pendu d'un pont autoroutier
le pantin de Felipe IV pendu d'un pont autoroutier en Catalogne. (Image amateur).

1 – Pendre le Roi en toute imputé 

Le député Enrique Santiago de la coalition d'extrême gauche Sumar, une sorte de version espagnole des Insoumis, au verbe et au comportement toutefois un brin plus policé, a inscrit une proposition de loi censée réformer plusieurs articles du Code Pénal ; ceux qui vont à l'encontre, selon lui, de la liberté d'expression.

Dans le viseur de ce parti soutien du gouvernement de Pedro Sanchez, notamment l'article 490.3 qui affirme : « Quiconque calomniera ou insultera le Roi, la Reine ou l'un de leurs ascendants ou descendants sera puni d'une peine de prison de six mois à deux ans si la calomnie ou l'insulte est grave, et d'une amende de six à douze mois s'ils ne sont pas ».

Justification : la famille royale est couverte d'après le député comme tous citoyens par les articles de loi censés protéger contre les injures et les calomnies. Pourquoi donc créer des exceptions ?

Ce projet de loi - qui compte sur une majorité potentielle de voix  si le Parti socialiste le soutient - ne porte pas que sur la libération de l'insulte royale mais sur une longue liste de progrès blasphèmatoires et injurieux. On pourra ainsi siffler l'hymne espagnol dans les stades, insulter l'Eglise catholique et ses représentants sur terre - les amendements détermineront le sort réservé aux autres religions -, faire l'apologie du terrorisme domestique ou internationale (ce qui a fait entrer en colère Europol), brûler le drapeau national, ou ceux des principales communautés presque fédérales du pays (Catalogne, Pays Basque, Galice, etc.).

2 – Dénoncer votre médecin pour… non respect linguistique !

Pourquoi s'en prendre qu'aux institutions en effet, si l'on peut dégommer au jour le jour les fonctionnaires de cet État fasciste qu'est redevenu l'Espagne  - tout de même près de 50 ans après la mort...

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Sergio G. Mondelo a collaboré à Libération, L'événement du Jeudi, Canal Plus. Il est auteur et réalisateur de documentaires sur les cultures espagnoles et hispaniques (Arte, France Tv, Tve, Movistar). Il vit entre Paris et l'Espagne.


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