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Afrique : l’armée numérique de Wagner
Wagner est aux avant-postes d’une stratégie de déstabilisation qui touche l’Afrique de l’Ouest et les pays de la bande sahélienne. Une des armes privilégiées par le groupe : l’usage de deepfakes - de faux enregistrements audio ou vidéo créés grâce à l’intelligence artificielle - à la viralité parfois impressionnante. La campagne présidentielle qui se déroule en ce moment au Sénégal en donne une nouvelle illustration.
L’intelligence artificielle, capable de reproduire des voix à partir d'extraits et de générer des fausses vidéos de personnes existantes, pose un problème majeur pour la stabilité politique et la sécurité.
Un des exemples les plus emblématiques est la fausse vidéo, publiée en février, reconstituant un [faux] JT de France 24 qui prétendait révéler une tentative d’assassinat de l’Ukraine sur Emmanuel Macron lors de son déplacement à Kiev, afin d’en accuser ensuite la Russie. On peut aussi citer le tweet de « Mimi Robinette » du 16 mars dernier, qui prenait à partie le président Emmanuel Macron avec les mots suivants : « La France a besoin de paix, pas de guerre. Macron doit comprendre cela. » Relayé par 1500 comptes n’ayant aucun abonné, ce tweet donne une impression de fausse viralité. Malgré les indices évidents de l’inauthenticité de ce genre de comptes, leurs contenus connaissent un réel succès et ont un impact politique loin d’être négligeable.
L’Afrique francophone : cible privilégiée de la désinformation par IA
L’Afrique n’est pas épargnée. En effet, les deep fakes compliquent davantage la lutte contre les « fausses nouvelles » et devient un véritable enjeu de pouvoir et d’influence sur le continent. Dans une interview donnée à la revue Conflits il y a quelques mois, l’officier général en charge de la lutte informationnelle au sein des armées françaises déclarait ainsi : « Chaque jour, nous sommes confrontés à l’inflation des fakes news, dopées notamment par l’explosion des deep fakes créés par des IA, qui saturent de plus en plus l’espace informationnel. »
En février 2023, un consortium de journalistes, Forbidden Stories, a lui aussi étudié attentivement comment cette fabrique du mensonge était devenue hors de contrôle. Elle repose sur des armées cybernétiques de plusieurs dizaines de milliers de faux comptes, créés par des bots (applications programmées pour créer en masse des faux comptes)....
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