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Bons baisers de Russie : science et idéologie, hier en URSS, aujourd'hui aux Etats-Unis (Partie 3)
Ce blog donne une nouvelle fois carte blanche à Anna I. Krylov, professeur de chimie à l'Université de Caroline du Sud, dont nous publions ici traduit la dernière partie de l'article publié initialement en anglais.
En Russie, nous ne connaissions pas le mot « pluralisme ». Je l'ai entendu pour la première fois à la fin des années 80. Les pensées et les actions non conformes étaient punies – jusqu'à des peines de prison ou d'asile psychiatrique [18].
Ne pas parler ne suffisait pas – il fallait s'engager avec enthousiasme. « Qui n'est pas avec nous est contre nous. » Je me souviens de ce slogan de la première année de l’école élémentaire. Et que Dieu aide ceux qui sont contre nous...
La coercition sociale a été largement utilisée. Nous n'avions pas de médias sociaux à l'époque, mais il y avait d'autres outils pour ostraciser ; comme la condamnation publique lors d'une assemblée scolaire, ou lors d'une réunion de classe, ou dans un journal scolaire. Pour les grands noms, il y avait la grande presse.
Maintenant, en Occident, nous vivons dans l'ombre de la Cancel Culture
Des personnes sont désinvitées et exclues des plateformes médiatiques. Elles peuvent être appelées à comparaître devant des juridictions d’enquêtes administratives et de réexamens, ce qui est une forme de sanction [27]. Le cas de Dorian Abbot en est un bon exemple [7].
Des articles scientifiques sont retoqués ou auto-censurés, non sur la base de préoccupations scientifiques, mais parce que les résultats peuvent être jugés offensants pour des individus et/ou des communautés d’individus, ou parce qu'ils contredisent le récit dominant. On peut constater de nombreux exemples dans le domaine de la biologie [15], mais cette intrusion idéologique ne se limite pas aux sciences de la vie [28-32].
Les mécanismes de censure et de répression sont différents de ceux utilisés en Russie soviétique. Ils ne sont ni promus, ni administrés par le gouvernement, mais plutôt par des « justiciers » de Twitter ou autres réseaux, par des foules d'indignés qui utilisent les médias sociaux pour...
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