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Derrière l’ombre de Kissinger, une vision pessimiste de l’avenir
Lorsque Richard Nixon, 37° président des Etats-Unis, prend ses fonctions en 1969, Henry Kissinger est nommé conseiller à la sécurité nationale, puis en 1973 secrétaire d’Etat, ce qui, dans le système américain correspond à un ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères. La guerre froide est à son apogée, la seconde guerre du Viêt-Nam après l’offensive du Têt (1), entre dans sa 10° année et une phase de négociation commence.
Elle débouchera sur les accords de Paris de 1973 et le désengagement américain. Deux ans plus tard, Saïgon tombait et consacrait la victoire du Viêt-Cong, du camp communiste et de la Chine. C’est la première défaite majeure de l’Occident face aux totalitarismes qui en entrainera d’autres.
Une politique du réel
Il sera jusqu’à la démission de Nixon (à cause du Watergate), puis sous Gérald Ford, le secrétaire d’Etat qui aura marqué le plus fortement la politique étrangère des Etats-Unis durant cette période. Au siècle dernier et au début de ce siècle, il sera le Talleyrand américain qui nous fait aujourd’hui tant défaut. Il s’est éteint dans sa centième année.
En réalité, sa vision du monde, baptisée « realpolitik ». ou politique du réel, fut assez proche de celle du Général de Gaulle en Europe qui a reconnu dès 1964 la République Populaire de Chine, « La Chine est une chose gigantesque. Elle est là. Vivre comme si elle n'existait pas, c'est être aveugle, d'autant qu'elle existe de plus en plus » affirmait le fondateur de la Ve République qui sut restaurer la Nation française et sa puissance afin de défendre les intérêts des Français avant ceux des autres. .
Cette approche de la politique étrangère axée sur les intérêts nationaux plutôt que sur les idéaux était partagée par le Général de Gaulle et Kissinger. Michel Jobert, (qui se souvient encore de ce petit ministre par la taille mais grand par sa volonté d’exister face au géant américain ?), fut l’un des derniers ministres des affaires étrangères capable de mener une politique dans le droit fil de cette vison d’indépendance et de souveraineté. Comme le commentait un historien des relations internationales : « La relation entre les deux ministres était un ballet diplomatique complexe. Kissinger, en tant que secrétaire d'État américain, cherchait à influencer la politique européenne,...
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