Élection sénégalaise : l’ordre l’emportera-t-il ?

L’incertitude autour de la question d’un troisième mandat avait entraîné des violences inédites pour le pays. La figure de proue de l’opposition était alors Ousmane Sonko. Macky Sall a choisi de soutenir Amadou Ba, Premier ministre depuis 2022, qui doit incarner une rupture dans la continuité.

Où va le Sénégal ?

Les résultats économiques sont le principal leg de Macky Sall. Le gouvernement a su maintenir pendant cinq ans le développement de son pays : les investissements étrangers ont augmenté, passant de 438 millions de dollars en 2018 à plus de 2,2 milliards en 2021. En appui de cette dynamique, une politique de construction d’infrastructures logistiques (ports, aéroports, autoroutes) et énergétiques a été mise en place, notamment en améliorant la couverture électrique du pays.

Si Amadou Ba offre l’image d’un gestionnaire rassurant pour le pays et les partenaires internationaux, son assise au sein même de son propre parti est parfois contestée. Certaines figures écartées de la course à la présidentielle, comme Abdoulaye Bibi Baldé, ancien ministre et délégué régional de BBY pour la région de Kolda, critiquent ouvertement ce choix.

D’autres candidats déjà connus du paysage politique sénégalais ont annoncé leur candidature. Ainsi, Karim Wade, ancien fils du président Abdoulaye Wade, ou encore Khalifa Sall, candidat du Parti socialiste sous le coup d'une condamnation pour corruption. À première vue, il sera particulièrement difficile pour ces candidats de l'emporter face au dauphin de Macky Sall. L'enjeu pour le candidat du gouvernement ne semble pas tant d'être élu que d'obtenir la légitimité nécessaire pour gouverner le pays et éviter toute contestation des résultats. La crainte que cette élection ne dégénère ne provient donc pas des candidats confirmés, mais bien du populiste Ousmane Sonko.

Le tumultueux Ousmane Sonko

La candidature de l’opposant Ousmane Sonko est invalidée le 5 janvier dernier par le Conseil constitutionnel. Cette...