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Émeutes en France : l'armée pourrait-elle intervenir ?
Les émeutes récentes de ces derniers jours, qui ont démontré dans certains régions l’insuffisance des effectifs des forces de sécurité intérieures, ravivent la polémique à propos de l’opportunité de l’intervention des forces armées en appui des forces de maintien de l’ordre.
Samia Ghali, maire adjointe à la mairie de Marseille dans le contexte de la guerre des gangs, avait à plusieurs reprises demandé que cette possibilité soit étudiée. Cette question abordée dans le code de la défense par les articles R*1122-1 à R6353-2, et notamment par les articles R*1321-1 à D1321-10 qui fixent la participation des forces armées au maintien de l'ordre.
Il n’est pas inutile d’en rappeler quelques principes :
- Les forces armées, à l'exception de la gendarmerie nationale, ne peuvent participer au maintien de l'ordre que lorsqu'elles en sont légalement requises.
- La réquisition des forces armées est adressée par l'autorité civile territorialement responsable au commandant militaire compétent.
- Les formations de la gendarmerie départementale et de la garde républicaine constituent les forces de première catégorie.
- Les formations de la gendarmerie mobile constituent les forces de deuxième catégorie.
- Les formations des forces terrestres, maritimes, aériennes, les services de soutien et les organismes interarmées ainsi que les formations de la gendarmerie mises sur pied à la mobilisation ou sur décision ministérielle constituent les forces de troisième catégorie.
- En dernier ressort, ces forces de troisième catégorie ne peuvent être requises pour des opérations de force nécessitant des mesures de sûreté exceptionnelles.
En réalité, en opérations extérieures, notamment en Bosnie, en Centrafrique ou en Côte d’ivoire, certains éléments de nos forces armées ont été entrainés et équipés pour maintenir l’ordre, mais cela était alors effectué dans un cadre exceptionnel d’intervention, dans des missions ponctuelles et hors du territoire national. Nos armées hors de la mission Sentinelle ne sont ni préparées, ni équipées pour de telles interventions, et les autorités militaires ne peuvent que rappeler cet état de fait.
Une révision souhaitable ?
Cependant, si la situation devait se reproduire – ce qui n’est pas exclu, voire prévisible – alors il...
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