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Énergie et géographie, armes de la Turquie d’Erdogan
La position géographique de la Turquie lui confère des avantages indéniables. Elle en a bénéficié dans le passé, elle en bénéficie aujourd’hui, et demain elle sera indispensable. En particulier dans le domaine de l’énergie, et notamment du gaz, où règne actuellement une grande confusion au sein de l’UE quant à son avenir. Erdoğan va renforcer cette position. La Turquie tourne le dos à la politique anti-gaz naturel de l’UE et va ainsi renforcer son rôle géopolitique.
Erdoğan bat son ancien premier ministre mais continue de s'en inspirer
Ahmet Davutoğlu espérait faire son retour sur le devant de la scène. Il faisait partie de la coalition qui s'est opposée à Recep Tayyip Erdoğan lors des élections présidentielles des 14 et 28 mai. Pourtant, il avait été son premier ministre, lui inspirant le concept de la géopolitique de la Turquie d'aujourd'hui, de la grandeur de son pays. Cet éminent universitaire a écrit un livre important en 2001 dans lequel il définit la vision géopolitique de la Turquie ; il a même été le ministre des affaires étrangères responsable de la mise en œuvre de sa vision. Cet universitaire pense que la Turquie peut façonner la géopolitique régionale et mondiale, grâce à sa situation au carrefour de l'Europe, de l'Asie et du Moyen-Orient. Il est convaincu que son pays a la capacité de façonner la géopolitique de cette grande partie du monde.
Pour lui, la Turquie doit jouer un rôle majeur pour se venger de l'étiquette injurieuse d'"homme malade de l'Europe" qui lui a été accolée il y a un siècle. La Turquie semble toujours souffrir du "syndrome de Sèvres" causé par le traité du même nom de 1920, qui a laissé une Turquie rétrécie et a permis la fondation de la République arménienne, mais seulement pour deux ans. Sa devise était "zéro problème avec les voisins". Recep Tayyip Erdoğan s'en est inspiré, et bien qu'ils soient aujourd'hui opposés sur les questions internes et religieuses, ils partagent la même vision de la grandeur de la Turquie.
Que ce soit Erdoğan ou l’opposition qui gagnait l’élection, il y a deux choses qui ne changeront pas : sa situation géographique sur la plaque géopolitique et son besoin d’énergie, tous deux fortement liés. Ahmet Davutoğlu le sait et l’a dit, la géopolitique de...
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