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Éolien en mer : de quoi Ker-Oman est-il le nom ?
Keroman est d’abord le nom du port de pêche de Lorient, rien moins que le premier port de pêche de Bretagne, le premier français en ventes sous criée, et le premier port de débarquement de langoustines vivantes. Le port de Keroman génère plus de trois mille emplois directs et est géré par une société d’économie mixte Keroman, détenue très majoritairement par l’agglomération de Lorient.
Mais il faut maintenant parler de la société mixte Keroman, qui gère le port de Lorient, entend participer, via la création d’une société par action simplifiée dénommée Ker-Oman et un investissement d’environ 200 millions d’euros au développement d’un gigantesque port de pêche industriel… au sultanat d’Oman (Duqm, cinq fois plus important que Lorient).
Et le projet Ker-Oman devrait permettre de soutenir l’activité de pêche de Lorient par… apport de poissons frais par avion-cargo. L’un des responsables explique benoîtement : « L'avion, c'est un transport normal pour du poisson aujourd'hui. »
Alors de quoi Ker-Oman est-il le nom ? Tout simplement de la programmation de la disparition de la pêche artisanale bretonne chassée des zones de pêche par les parcs éolien en mer et du remplacement des pêcheurs bretons par des pêcheurs du golfe d’Oman.
À 19 km des côtes de Belle-ïle et 30 km de celles de Groix et Quiberon doit en effet surgir le parc éolien Bretagne-Sud, gigantesque zone industrielle d’une soixantaine d’éoliennes de plus de 250 mètres de haut, soit environ 3,7 fois la hauteur du point culminant de Belle-Île en Mer et une fois et demie sa surface. Une première tranche de 20 éoliennes est en voie d’attribution.
David le Quintrec, responsable du collectif « Pêcheurs en Colère du Morbihan », avait notamment rappelé que le choix de la zone n’a fait l’objet d’aucun accord parmi les pêcheurs, que les fileyeurs de Lorient, du Finistère et de l’Île d'Yeu y pêchent la langouste, la lotte, le lieu jaune et le merlu sur des fonds rocheux qui ne seront plus accessibles, et seront obligés de se reporter sur des zones plus restreintes avec d’autres bateaux, avec forcément un impact négatif pour la flotte des fileyeurs. La question même du maintien de leur activité se pose.
Et ce n‘est...
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