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G7 à Hiroshima : aspiration vs réalité
Comment le Japon, à la fois seul pays asiatique membre du G7 et puissance de réseau ouvert vers les pays de l’Indopacifique, peut parvenir à rapprocher les alliés des meilleurs ennemis internationaux ? C’est à cette contradiction que cette année diplomatique engagée pour Tokyo si dépendant des velléités de Washington fasse qu’un autre sentiment dévale une pente qui va directement sur Pékin.
![Sommet du G7 à Hiroshima](https://images.factuel.media/rCst2_3b0FlrDw3LGIHbTSD9Fhk=/3840x0/smart/filters:quality(60):max_bytes(300000)/factuel/2023/06/hiroshima_1.jpeg)
Il suffit de prendre un peu de recul pour que tout devienne éclairant dans ce jeu de relations compte tenu de la polarisation actuelle dont la seule question sérieuse que pose ce G7 est celle du rôle déterminant que peut jouer le Japon auprès des États-Unis dans les affaires internationales. À une période des relations internationales qui pousse à la diplomatie ce rôle est au cœur de nombreuses questions actuelles dont la Russie.
L’histoire de l’ordre libéral international qui a été créé en 1945 a fondé son influence avec le monde occidental et sa légitimité exclusive à poser des normes, à cimenter les fondements du droit international, au moins pour un temps. À l’extrême début de l’année 2022, le déclenchement de "l’opération spéciale" de la Russie en Ukraine, a ouvert une phase nouvelle sachant qu’une partie du monde n’arrive plus à s’entendre pour un tas de raisons liées à l’histoire des pays, mais aussi à la perte de crédibilité d’un ordre qui ne peut être désormais le seul fait d’un G7, ne représentant aucunement la communauté internationale d’aujourd’hui.
En un temps où nous sommes au 455e jour de l’invasion russe confirmant le retour des affrontements entre puissances, s'est noué et s'est joué, sur l’île d’Ujina, située à environ six kilomètres de la ville d’Hiroshima et accessible que par un pont, le sommet du G7 entre l’aspiration d’un agenda diplomatique et sa réalité, semble-t-il, donne la vie dure à la gouvernance japonaise. C’est là, que le conclave littéralement « isolé » s'est réuni, cloîtré dans un entre-soi à l’abri des réalités dures que nous vivons et au coup de boutoir d’une réinterprétation du statu quo d’un ordre en crise profonde.
Un défi d’aspiration
Le Japon pays le plus moderne et le plus conservateur de ces membres assume ses responsabilités collectives, car l’ordre international...
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